Carnet de Voyage : Partie 1

Ici vous retrouverez mon journal de bord, mon récit de voyage ou mon carnet de route, en bref j'y raconterai régulièrement les faits marquants de mes découvertes tout au long de mes avancées. Mais pour ne rien rater, vous pourrez suivre mon voyage sur différents réseaux sociaux où seront re-partager le parcours des photos et courtes vidéos. La grande partie des photos et vidéos seront publiées à la fin du voyage selon la quantité de jolis clichés à partager.

https://www.facebook.com/breizhlatitude/ pour des photos et vidéos (et les articles du site repartagés) / for the cycling session with statistics.

https://www.instagram.com/maxime_berthier/  pour des photos essentiellement (même que Facebook)

My travelMap pour suivre mon avancé au travers de la Nouvelle-Zélande / to follow where I ride and my progression

https://www.strava.com/athletes/msyz pour les étapes vélos avec statistiques / for the cycling session with statistics.

Salut les Gourmands d’Aventure !

Je m’apprête à vous dévoiler le matériel que j’ai prévu pour mon voyage dans deux  vidéos fraîchement enregistrées, l’une sur le matériel à proprement parlé et l’autre sur le vélo et les adaptations nécessaires. Elles se trouvent dans la page Matériel du projet Nouvelle-Zélande Matériel en Vidéos (bagages et vélo)

N’oublions pas que mis à part le matériel, je me suis « préparé » au travers des entraînements de triathlon à ES Nanterre Triathlon puis Vineuil Sports Triathlon où j’ai pris beaucoup de plaisir avec des amis et pas seulement des camarades d’entraînement ! Tellement qu’il m’a fallu soigner quelques blessures à l’aide de la super équipe de kinésithérapeutes du Pôle Santé de la Chaussée Saint Victor (à côté de Blois). Ensuite j’ai finalisé ma préparation en rééquilibrant ce qui n’allait pas parfaitement via quelques séances d’acupuncture exercés par une magnétiseuse pour être au top énergétiquement ! Merci à tout ce petit monde !

Encore merci à l’IFP School, mon école et mon sponsor qui va me permettre de profiter pleinement de cette aventure !

Vous l’aurez compris je suis très content de pouvoir partager cette expérience et, pourquoi pas, d’inspirer des personnes à réaliser leurs rêves !

Bref je vous dis à très vite sur le sol Kiwi !

Kenavo la Bretagne et Kia Ora les Maoris !

Caramax

[ENGLISH]

Hi travelers !

I am going to present you my equipment for my bike trip and the adaptation work I did on my bicycle, I only got the time to record it in French, but I hope you will get the main information. Otherwise don’t hesitate to contact me and ask your questions. I will be glad to answer you! About my equipment, I bought most of it by Decathlon, then I completed it with Rayon-rando (based in Nantes) and LeCyclo.fr for the bicycle. About the cost of the project, take a look to the table I did. Videos about the equipment and the bike

Don’t forget I got prepared through my usual triathlon trainings in Nanterre and Vineuil, where I got a lot of fun with friends and not only training partners. I trained such that I needed to recover some minor injuries but the most important is that I am back to my full potential of energy to accomplish my challenge.

Again I would like to thank my school and sponsor, IFP School who made this adventure fully enjoyable.

Finally I hope you got my point that I love to share what is going to be probably the experience of my life and why not inspire some people to achieve their biggest dreams, whatever it takes!

See you soon at the other side of the planet by the kiwiiiis!

Bye home sweet home, Welcome the NZ life experience!

Caramax

Après un vol de 22h et 12h d'escale à Pékin, me voilà enfin sur le sol kiwi ! Une grosse émotion m'anime dès le survol de la pointe nord de la NZ dont je reconnais bien les contours observer sur carte depuis 1 an comme Thames ou Coromandel. La piste d'atterisage est le long de la mer, ça rend l'instant magique. Puis c'est avec soulagement que je vois mes deux bagages arriver dans un état correct mais rien ne garanti que le vélo est intact. Le passage de la douane se passe sans encombre. Hop à moi l'aventure. Je peux maintenant retrouver Sébastien qui m'attends à la sortie de l'aéroport. C'est un grand moment de le revoir. Il est en visa vacances travail depuis juin dernier et on a un tas de choses à se raconter ! Ce sera autour d'un barbecue et de bières à la mode kiwi que ma première soirée se passera à débriefer une année entre deux amis d'enfance...

Malgré s'être couché vers minuit je me réveille à 4h, fatigué mais vraiment plus sommeil. Je patiente, je glande sur mon téléphone mais je finis par me lever vers 7h quand Seb se lève pour aller bosser à la ferme. En plus j'ai mon vélo à remonter ! Je découvre qu'il manque un verrou sur une sacoche et que l'axe de ma roue avant est tordu ! Merci Air China... Bon la sacoche ça peut le faire comme ça mais l'axe de roue il faut réussir à le remettre le plus droit possible sans détruire le filetage... J'arrive à le remettre assez droit pour que le disque de frein ne frotte pas à cause de voilage. Première petite galère résolue ! Ensuite je décide d'aider Seb à mettre en bag du bois de chauffe comme ça il finira sa journée plus vite et on pourra aller à Auckland. Au moins j'aurais testé le woofing  !

En milieu de journée on passe au centre-ville de Mangere acheter de quoi manger. C'est un vrai sketch de voir les gens des îles, type polynésiens, marchant au rythme du slow flow... Tellement fun ! Du coup je découvre les pies NZ, produit de backeries, le bon repas de workers pour manger sur le pouce. C'est une espèce de feuilleté en pâte à tarte garnie (par exemple boeuf/fromage pour moi). Avec ça on ne meurt pas de faim ! On reprends tranquillement le travail et je me rends compte que le soleil tape malgré la crème solaire, je brûle ! 16h les 30 sacs de 1 mètre cube remplis il ne reste plus qu'à se préparer pour Auckland by Night !

Au programme, découverte du quartier bobo chic et branché de Posonby où on se pose dans un resto/bar hyper cool, so kiwi. Ensuite on se déplace jusqu'à la Skytower pour une vue imprenable sur cette tour illuminée. Finalement Seb me montre un bar en roof top au style californien et tellement agréable. Les kiwis sont vraiment cool et spontanés, les discussions impromptues avec des inconnus sont tout à fait normales ici. 

Malgré s'être couché tard, je me réveille hyper top, j'aurais dormi 2h... je tente de prolonger ma nuit dans le hamac mais rien n'y fait. Je m'occupe finalement de l'organisation des jours prochains. Une fois Sébastien d'attaque, on saute dans son van pour aller à Piha beach au nord ouest d'Auckland. Soit 1h de route magnifique dans le bush qui me donne le sourire et pas seulement parce que c'est beau mais aussi par le dénivelé de dingue qui défile sous mes yeux. En comparaison à l'Alpe d'Huez à vélo, c'est équivalent par morceau, ouch ça promet pour la suite ^^ Seb fait un arrêt pour me faire profiter du point de vue plongeant sur le petit coin de paradis qu'est Piha beach, plage de sable noir avec un énorme rocher en forme de lion, Lion Rock. Une fois en bas je meurs d'envie de me baigner dans les vagues puissantes de la mer de Tasmanie. Je me vais sans cesse repousser vers la plage mais je m'amuse. Le fait d'être ici me réjouit déjà pleinement.

Après avoir profité du week-end entre amis. Il est tant de visiter Auckland de jour et de faire quelques achats comme la nourriture et une bonbonne de gaz.
Je prends donc mon vélo pour 30 km qui me sépare du New Zealand Maritime Museum qui est au nord de la ville, il me faut donc traverser toute l'agglomération ce qui n'est pas simple. Je ne me perds pas car je vérifie régulièrement mon chemin mais les intersections à feu tricolore sont d'une lenteur ici. Une fois arrivé je flâne dans le port où sont des vieux voiliers gigantesques. Le musée que je découvre est impressionnant. J'y passe 2h30 car j'en ai marre de lire sans lunettes... mais j'ai adoré découvrir l'histoire de l'immigration qui a forgé cette nation de kiwis, leur passion pour la voile, quelques aventuriers ayant traversé la mer de Tasmanie en rameur par exemple ou fait le tour de l'Australie en kayak. Il y a aussi de nombreuses choses sur leur politique d'importation, les phares, la pêche et les bateaux polynésiens.

Content des connaissances du jour je décide d'aller au grand parc d'Auckland domain qui offre une belle vue sur la ville, c'est une sacré colline. Mais la meilleure vue de la journée m'est offerte par le Mount Eden, ancien volcan, la montée au sommet est digne d'un col hors catégorie des Alpes mais ça se monte sans soucis ! La vue à 360° sur la ville est juste géniale, j'y reste un peu pour prendre un en cas car il faut refaire 30km pour rentrer chez mon hôte. Cette sortie vélo me permet de revoir 3 réglages avant d'attaquer demain le vrai périple! Ou mercredi si je ne dors pas encore normalement. Je veux partir les batteries pleines !

J'ai bien dormi, je décide donc de mettre les voiles ! J'ajuste les réglages du vélo, rassemble mes affaires, je ne sais pas où je vais dormir mais je sens que c'est le bon jour pour se lancer ! Bon le vent est quand même bien fort avec les 40kg de matos, mes cuisses me remercient... Je galère à sortir de l'agglomération d'Auckland du fait du nombre d'intersection et du trafic. Je me retrouve sorti de cette glue sur les hauteurs de la ville. La circulation s'amenuise mais de gros camions de mines prennent le relais et me doublent d'assez prêt. Je tente une "scenic road" pour être plus au calme, c'est bon mais là je prends du gros dénivelé positif. En arrivant sur Kawakawa Bay, je m'arrête à une boutique d'huîtres pour remplir mes bidons d'eau. For sure, no problem, just come in! Ils sont sympas c'est kiwis. La taille des moules est impressionnante, le triple de celles en France ! Je reprends la route, longe la côte avant de retourner dans l'arrière pays où je te prends à nouveau du très gros dénivelé, genre col hors catégorie, je fais du 5km/h sur mon vélo. Je profite du paysage. Patience !

J'arrive vers 14h à Orere Point où je m'arrête pour checker les campings des environs car j'en ai assez pour aujourd'hui. Et là un type m'interpelle : do you look for a place to stay tonight? Yes bro' (ils sont tous bro' ici ^^). Rudy m'invite à le suivre dans son garage. Derrière se trouve une chambre d'amis avec salle d'eaux et mini cuisine ! J'ai le sourire ! Je pose mes affaires, prends une douche et pars le promener sur la plage, Rudy me conseille un itinéraire surplombant la plage avec une vue magnifique ! En revenant il me propose une bière pour discuter dans la véranda. Je découvre alors une super personne, on discute de plein de choses, dont pas mal de sport ! Ensuite il me propose de cuisiner ensemble, avec plaisir! On ne finit pas de discuter...

Comme tous les jours Rudy fait d'o 10km à 6h du matin. J'ai vraiment très bien dormi. Je prépare mon breakfast de champion puis écrit un mot sur sa machine à écrire, son blog à lui ! On se prépare car oui Rudy a décidé de m'accompagner sur 20km pour m'offrir un café en bord de plage ! Je découvre les dégâts causés par une tempête la semaine dernière, certains bout de route on été emporté par la mer. Après 20km seul, j'aperçois un autre cycliste à une supérette. Je m'arrête et fais la connaissance de Glen, un irlandais ayant fini son doctorat, s'offre 3 mois pour un 1er voyage à vélo, même départ, même arrivée ! Moi qui me croyait original... On décide de faire un bout de route ensemble au bout duquel j'arrive presque à ma destination, Thames. Glen continue vers le Sud, moi vers le Nord.

Après une pause sur le abords d'un parc. Je décide de visiter le musée sur la mine d'or et les minerais pour passer le temps. Oui car après je vais être hébergé par Geoff et Maria, via Warmshowers. J'apporte quelques choses pour le dîner. Je découvre un couple de kiwis très fun, hyper gentil et chaleureux. Il me propose de laver du linge. Les discussions sont d'une grande ouverture d'esprit, ils sont vraiment géniaux. Le dîner est super bon, accompagné de pinot noir de NZ. J'en apprends encore beaucoup sur le pays. Au top !

Après une nuit agitée, c'est reparti pour de la bonne humeur dès le breakfast avec Maria. Une photo et hop c'est reparti ! Le ciel est sombre et il fait chaud. Au bout de 10km je sens les premières gouttes, m'arrête sous un kiosque pour enfiler mon Kway et ajuster quelques réglages sur le vélo. La route côtière reste agréable malgré la petite pluie. Petite pause 20km plus tard où je vois que j'ai un hébergement pour ce soir et demain. Top news ! Au fil des km la météo se dégrade. Pour couronner le tout de nombreux passages sont en circulation alternée à cause de la récente tempête. Après le dernier commence deux énorme talus! En bref, prenez du vent breton bien costaud, de la pluie basque quand le nuage reste bloqué contre la montagne jusqu'à se vider complètement et des côtes type col hors catégorie des Alpes françaises... ouch! Je dois un peu prendre sur mois pour ne pas poser le pied avant le 2nd sommet. Je m'arrête à peine 2 minutes car le temps ne permet aucune photo. Du coup descente de dingue mais pas assez d'élan jusque Coromandel. Les derniers km sont pénibles. Arrivé en ville je pique nique, il ne pleut plus. J'arrive ensuite chez Vic un papy de 83 ans encore bien vaillant et accueillant. Il me parle beaucoup de ses enfants et petits enfants éparpillés dans le monde entier, de ses voyages ou encore de son entrevue avec Queenie! Une soirée différente mais amusante.

Chilling day today! Je me lève tranquille avant de décider mes occupations du jour. Ce sera un aller retour en vélo encore plus au nord de la péninsule, route côtière et paysages magnifiques. Au retour je veux me baigner mais c'est marée basse, du coup c'est promenade entre les arbres Kauri avec Papy Vic qui m'explique plein de choses. Mais nous ne tardons pas car nous sommes invité par un voisin pour un barbecue. Superbe moment inattendu ! 3 kiwis, 3 british et moi. La musique qui va bien genre 60's. Je découvre des gens formidables, en particulier l'hôte de ce soir, Jeff. Le barbecue est tellement bon que à ce rythme je suis capable de prendre du poids même en pédalant tous les jours... Côte de boeuf, courgettes, salades, gratins de patates et bien sûr, bières ! Chaque soir je me demande s'il est possible d'imaginer mieux pour le lendemain et jusque là le niveau de bons moments grimpe en flèche !

On the road again, aujourd'hui au programme traversée de la Péninsule de Coromandel d'Ouest en Est. Pour la faire courte je prends une Gravel road. Oui en gravier! Je glisse de mon vélo 2 fois sans bobos. Je m'arrête voir une petite cascade sur la route. Plus loin je dois prendre un ferry traversier pour 200m de mer. Et hop je continue jusque la magnifique Cathedral Cove. Une plage sur laquelle des énormes rochers se tiennent seuls du fait de l'érosion. Impressionnant mais bondé de monde. J'y rencontre un vieux briscard du cyclo tourisme. C'est un retraité anglais, enfin de l'île de Jersey. N'y ayant jamais été il me donne ses coordonnées. Je reste sur la plage pour me baigner et bronzer puis je reprends le vélo direction Hot water beach. Il suffit de creuser une trentaine de cm dans la plage pour sentir la chaleur du sol chauffer l'eau des piscines improvisées à la pelle. Un camping est à côté, ayant mon compte pour la journée je vais tester mon matos de camping, et hisser le pavillon breton, on ne sait jamais !

Après une nuit peu agréable dans une tente minuscule (oui même moi je me suis senti à l'étroit) qui évacue peu la condensation, il est temps de renpackter tout ça. C'est alors que Inn, un voisin campeur, vient me parler. Un kiwi de Christchurch en vacances avec son fiston. On parle vélo, camping puis il me montre des photos de chez lui pour finalement me proposer d'y s'arrêter quand j'arriverai là bas. Alright! Je pars à 9h, le soleil cogne déjà. J'apprécie mon passage à Tairua, au bord du Pacifique, où tous les plaisirs nautiques sont au rdv. C'est alors que je reçois confirmation pour mon hôte warmshowers de ce soir. Il va falloir joindre Katikati aujourd'hui, 88km plus loin... Je traverse alors une immenses forêt de sapins bien vallonnée (genre Alpes maritimes) jusque Whangamata, petite ville paisible ornée d'une magnifique plage pour baignade et surf. Le genre d'endroit où l' s'y voit facilement vivre. Entre temps je m'arrête sur le bord de la route pour p... prendre des fruits et légumes en vente directe d'une ferme. J'en profite pour faire remplir mais 2 bidons d'eau déjà vides. Pique nique à Whangamata beach, j'en profite pour réviser ma béquille qui ne rempli plus trop sa fonction.
L'après midi quant à est un calvaire. Trop chaud, trop de dénivelé, pas de jus dans les jambes à croire que je les ai oubliés au bord de la plage. De 14h à 16h je subis le dénivelé au point de poser le pied par terre en milieu de côte 2 fois pour faire une pause (ce que je n'avais pas fait à l'Alpe d'Huez... c'est dire). Je suis en surchauffe. Une fois en haut du dernier sommet, je me pose longuement au frais pour goûter. Il me reste 2h de vélo. Je choisis l'itinéraire plus calme et plus joli mais plus long. Je passe donc par la golden valley et la magnifique Waihi beach. Je cherche toujours mes jambes... 
J'arrive enfin chez mes hôtes, Diane et Ian, tout simplement géniaux, généreux, gentils et d'une simplicité fantastique. Oui car ils ont récemment vendus leur business de contrôle qualité de kiwi pour l'export. Jeune retraités donc et passionnés de VTT, ils ont fait de nombreux Great Ride en NZ et me donnent plein de conseils. Après un excellent repas et un thé Mr. Strong, je m'abandonne à un grand lit qui contraste avec la nuit précédente. Je vais y rester une nuit de plus tiens !

Après 7 jours de vélo consécutifs il est temps de lever le pied ! Ce sera donc une journée tranquille à Katikati town où il n'y a pas grand chose à faire de toute façon. Je parcours juste un parcours dans j' parc au bord d'un marais pour ensuite faire des petites courses et rentrer chiller chez mes hôtes. J'en profite pour réviser le vélo, nettoyage, dégraissage, graissage, pression, boulons... tout est ok. Il me reste qu'à profiter du jardin et de la terrasse pour lire et écouter de la musique et du jacuzzi que l'on m'a invité à utiliser... bref chiller sérieusement ! Ayant Internet je programme mes prochaines étapes que sont Rotorua et Taupo. Autant prévenir ça va être extra ;)

Bonhomme refait, niveaux d'énergie quasi au top. Je m'apprête à quitter une maison tellement agréable qu'en je traîne les pieds ou plutôt les roues ! La route de Katikati à Tauranga est très passante certains ponts me privent de bas côté goudronnés, c'est assez dangereux. Ça monte et ça descends mais sans plus. Je reste concentré pour éviter tout écart. Pause café au bout de 20km. Ne buvant plus de café ces derniers temps, je ressens véritable effet coup de fouet et me sens remotivé ! En arrivant sur Tauranga que je dois traverser, c'est le bazar pour trouver ma route. Je me retrouve sur une voie express quelques kilomètres puis réussi à regagner des pistes cyclables et traverser le port. De là je vois le Mount Maunganui, joli rocher plein de végétation planté tout seul au bout de la marina. Je me pose devant un tournoi de beach volley pour pique-niquer, la plage est déjà magnifique vu d'ici. Je réussi à déposer mon vélo à l'office du tourisme pour marcher jusqu'au sommet du Mount Maunganui.

Chaussures de Trail aux pieds, je monte facilement. Au bout de 5 minutes de marches la vue est superbe et ça s'améliore en montant. Je profite bien du grand air en haut qui est plein vent pour redescendre. L'aller retour ne m'aura pris qu'à peine une heure. Mon velo étant en sécurité, j'en profite pour me baigner et nager un peu. Je reste bronzé rapidement le temps de finir un chapitre de Latitude 0. Il ne me reste que du tout plat le long de la plage jusque chez mon hôte Alistair. J'y installe ma tente avant de me joindre au dîner. Tout juste retraité aussi, je rencontre un amoureux du surf et du Vtt, dans le genre cool, vegan et je bricole tout. La soirée est très agréable, on apprends à se connaître, bref on s'ouvre l'esprit sur différents sujets. Il me donne aussi pas mal de conseil sur mon itinéraire et le voyage à vélo en général. J'apprécie.

Du départ de Papamoa, les 20 premiers kms se passent sur des petites routes ou sentiers au bout de desquels j'y trouve un café ! Les 20 kms qui suivent, je n'ai pas d'autres choix que la route nationale principale où les camions des scieries ne font pas de prisonnier sur la route... j'ai très intérêt à rester du côté fossé de la bande blanche et de ne pas faire d'écart. Stay focus! Presque arrivé à Rotorua je m'arrête voir des chutes d'eaux en aval du lac, Okere falls. Elles ne sont malheureusement pas impressionnantes, plutôt destinées au rafting. Je continue ma route pour faire un crochet au centre géothermique Hell's gate, où je découvre pour la première fois des bains de sulfure à 100°C et au pH de 1, donc très acide. J'imagine donc qu'il ne devait pas avoir beaucoup de prisonnier de guerre autrefois ici ^^. Le parcours explique pas mal de choses sur la médecine traditionnelle maori via ses bains et les plantes. Il faut terminer l'étape mais la chaleur de la journée de 29? et le taux d'humidité de 90% n'aidant pas je fais remplir mes 2 bidons de 600mL pour la 2 ème fois.

J'aurais donc bu 3,6L en arrivant chez mon hôte John toujours via warmshowers. Je peux donc y installer ma tente pour 2 nuits. Je rencontre 3 personnes en AirBnB chez John, une allemande, une belge et une française. Les discussions vont bon train pendant un bon dîner ayant reçu le benidicité de John (une première pour moi). La veille, j'apprenais également qu'il est impératif en NZ d'ôter ses chaussures avant d'entrer chez quelqu'un... bref je me joins ensuite aux filles qui vont retrouver un français en centre ville qui fait le tour du monde en bon baroudeur. Ayant oublié nos passeports, on se contente d'une genre de limonade mais le moment reste vraiment sympa, le fait de se poser avec des français pour se raconter nos aventures fait kiwis me convient très bien après 10 jours 100% kiwis.

Journée touristique en vue. Je prends mon vélo sans les sacoches pour découvrir un village Maori traditionnel encore habité qui après quelques minutes de visite guidée semble plutôt être une supercherie touristique. Les Maoris se sont adaptés au mode de vie à l'occidentale ce qui est logique mais me déçoit un peu. J'apprends tout de même des choses que leur ancien mode de vie et leur intégration par la couronne anglaise. Mon sourire revient lors du show de célébration traditionnelle Maori, contenant le fameux Haka. Je repars avec une belle photo qui était sur ma bucket list. Après quelques hésitations je prends la route des lacs à l'Est de Rotorua, j'y vois des lacs entourés de végétation quasiment sauvage (Okareka lake, Tarawera lake, Blue lake, green lake). Je prends une pause café au lac le plus éloigné avant de revenir sur Rotorua et découvrir le lac principale et sa Sulfur bay et un quartier Maori disons actuel. Mon sentiment est que les Maoris semblent en marge du système, ce quartier fait quand même un peu ghetto mais c'est le seul que je vois. Je termine la journée par un parc Maori, avec petites étendues d'eau et odeur de sulfure. Je ne m'y éternise pas... J'ai hâte d'être à Taupo en fait ;)

Réveil à 6h00 pour pouvoir rouler au maximum sous la fraîcheur du matin. Le temps de plier la tente et saluer mon hôte John, je pars à l'assaut des 90kms qui m'attendent. En plus je veux faire un arrêt baignade dans une rivière chaude ce matin puis aux rapides Huka falls en fin d'après-midi car proches de Taupo. J'arrive à rester sur le parcours VTT permanent qui longe la route jusque Kerosene Creek où je prends une gravel road pour atteindre la rivière. A peine 1 km plus loin, mon porte bagage avant me fait défaut, les fixations cèdent, il tombe et bloque la roue avant et me stoppe net. Je tombe sur le côté alors qu'un van arrive en face. Il s'arrête un poil paniqué/surpris pour s'assurer que je vais bien mais pour moi ça va, seulement quelques égratignures. Je me relève pour estimer les dégâts, la roues n'est pas abîmée mais il faut trouver à bricoler des fixations. J'ai des zips riselans et de la ficelle, j'espère que ça fera l'affaire. Je poursuis le chemin après ce contre temps pour profiter d'une baignade méritée, en plus ça lavera mes bobos ! J'y accède difficilement à vélo mais j'y suis et reste me relaxer un peu. Je ne veux pas trop m'attarder car j'ai de la route et j'ai déjà perdu du temps...

De retour sur la route, je regagne rapidement un axe secondaire, plus calme mais beaucoup plus ennuyeux, de longues lignes droites et peu d'arbres. Un vrai paysage de plateau. La chaleur monte petit à petit et devient difficilement tenable. Je croise un couple de cyclistes lorsque je fais ma pause déjeuner. Plus tard dans l'après midi je double un couple de Suisses à vélos avec leur enfants derrière. Pour compenser, leurs étapes sont beaucoup plus petites que les miennes. Plus loin je me rends compte que cet axe secondaire fait parti du parcours vélo de l'half ironman de Taupo, ayant lieu bientôt. Ça me donne le sourire et je regagne un peu de rythme jusqu'à ce que j'entende des bruits de moteurs de motos. Je m'approche et découvre le circuit Bruce McLaren. Il y a une journée roulage amateur, je discute avec deux papys de l'organisation puis j'en profite pour faire le plein de boisson fraîche et m'installe quelques temps dans les gradins.

Je ne suis plus très motivé pour aller jusque Huka falls. L'itinéraire indiqué semble être fait pour les VTT, j'y renonce du fait de ma réparation de fortune. Direction mon hostel de backpackers, je fais un stop à une boutique de vélo mais pas de solution sous la main. J'irai demain dans magasin de bricolage. Maintenant je vais relaxer. Une fois installé, je fais la connaissance de Drew, un canadien bien sympa avec qui je décide d'aller récompenser cette dure journée par une bonne bière fraîche.

Tranquillement réveillé je m'occupe de planifier mes hébergements d'après Taupo. Je donne quelques nouvelles à la famille puis me prépare pour une marche de 10km à Huka falls. Le parcours est ombragé, j'y vois un spot de saut à l'élastique et de balançoire géante mais ce n'est pas au programme ;) j'arrive d'un bon pas à Huka falls où je reste profiter de l'endroit avant de rebrousser chemin. Enfin je prends le redwoods track pour revenir à Taupo. Ensuite je me promène sur la jetée pour regarder le bateaux et le parcs derrière. Je recroise les suisses d'hier. Le soleil cogne aujourd'hui, je vais donc dans le Taupo museum, culturel essentiellement sur la région. Je me dépêche ensuite de manger un morceau en milieu d'après midi, déjà, pour aller profiter du lac et me rafraîchir avec mon team mate canadien, Drew. J'en profite pour nager jusque une bouée, petit plaisir de triathlète :) 

Réveil 5h15 ! Et oui aujourd'hui je suis inscrit à la randonnée Alpine Crossing du parc national du Tongariro de 20km. Je me prépare rapidement et attrape mon pique nique préparé la veille pour aller attendre ma navette à 6h10. Cette navette fait le tour des backpackers jusqu'au départ de la randonnée où nous recevons quelques consignes. A peine arrivé à 8h00 (1150m), j'enclenche ma montre GPS, attend qu'elle accroche le signal, playlist de musique dans les oreilles et c'est parti. La première partie jusque Soda springs monte gentillement, ensuite on attaque des escaliers pour atteindre le South crater (1660m). Il faut le traverser et est complètement plat mais surplombé par une bien belle montagne, celle du mordor (voir seigneur des anneaux). Une fois au bout il faut ressortir du crater jusqu'au point le plus haut du jour (1886m) qui offre un point de vue magnifique, Red Crater Ridge. J'en profite pour faire des photos. On aperçoit le Red Crater, un volcan rouge ocre plutôt impressionnant. Mais il ne faut pas se déconcentrer car la descente de l'autre versant de roche volcanique ressemble à une descente dans la neige poudreuse ! Chaque pas vaut une glissade de 20-30cm. En plus on se laisse rapidement déconcentrer par la couleur des lacs émeraudes. J'y fais une pause au milieu pour un en-cas rapide et vider mes chaussures de poudre ! On marche dans un autre crater pour atteindre le lac bleu, quelques photos et c'est reparti. Cette fois je descends une vallée de Rotopaunga qui est dans un brouillard épais jusqu'à ce que j'aperçoive au loin un grand lac. Je trouve un bel endroit pour pique-niquer, en plus il est midi et mes jambes se raidissent. Ayant repris quelques forces, remis de la crème solaire et étiré mes jambes, je repars de plus bel pour le dernier tier de la randonnée, soit environ 2h30 pour atteindre 750m d'altitude. Le sentier zigue-zague dans une montagne où il y a peu de végétation si ce n'est que des herbes hautes. Puis j'arrive dans le bush où la végétation est luxuriante mais uniquement verte ! 
Bon je dois avouer que pour la meilleure randonnée à la journée de NZ, je m'attendais à mieux. J'ai pris la dernière navette le matin et repars dans la première pour repartir. Je me rends compte que l'industrie du tourisme tue l'effervescence que l'on aurait en étant seul au milieu de ces montagnes. Là il était toujours question de doubler des gens lents partis plus tôt, une autoroute de gens, impossible donc de se perdre et difficile de faire des photos sans personnes dessus. Je crois que pour la suite du voyage je vais privilégier les activités non-payantes où seule la nature s'exprime d'elle même dans des endroits plus reculés. Maintenant je vais profiter du lac pour nager après une bonne douche bien méritée.

Rapidement prêt j'en profite pour faire le tour des magasins de vélo pour trouver des nouvelles fixations à mon porte bagage. Hélas aucun n'a ce que je cherche et on me dit même que ma répartition provisoire peut faire l'affaire... Pas convaincu, je verrai plus tard. Maintenant il est temps de se rendre à l'aéroport !

L'enregistrement prends du temps car pas mal de monde a pris cet horaire. Après un briefing général on se retrouve en tenue de parachutiste à attendre notre tour dans l'avion. Je passe au 2nd vol. Ce n'est qu'une fois dans l'avion que l'excitation monte, mon sourire grandi à mesure que l'avion prend de l'altitude. Mon instructeur me rappelle la procédure du saut puis on discute. Je suis hyper excité. Hop 12000 ft à l'altimètre, à mon tour on s'approche du bord e l'avion, l'instructeur est assis, moi pas vraiment... Un grand sourire pour la photo à l'image de l'excitation et de la joie qui m'anime. Hop tête en arrière, main sur le harnais et jambes pliées centrées et boom c'est une dose d'adrénaline pure que je reçois. On virevolte quelques secondes avant de se stabiliser face au sol en mode chute libre, la sensation est dingue, j'ai zéro contrôle de la situation et ça me va très bien ! L'accélération est énorme et bizarrement je cris en anglais : Wooo! Awesome! Yeahhhh! Amazing! Waaa! Bref je suis trop heureux et assez vite je profite du paysage puis regarde la piste d'atterrissage sous nous. Ce que je vois est magnifique, un lac énorme d'un bleu méditerranée, des forêts de sapins sur des montagnes, un ciel clair légèrement nuageux. La sensation est juste géniale. On fait des 360° toujours face au sol. Dingue, j'adore, je nage dans le bonheur, je me sens tellement vivant à cet instant précis. Il est temps d'ouvrir le parachute. Je me sens flotter, filer sur l'air. Mon instructeur relâche mon harnais pour la suite de la descente. On dessine des cercles dans un sens puis dans l'autre ce qui fait des petites accélérations, sensations sympas, ça me plait, ça m'apaise même, je suis relaxé. Je savoure chaque seconde le paysage sous mes yeux et mes sensations. Après quelques minutes c'est l'atterrissage, hop jambe en l'air et on vient glisser tranquillement dans le bac à gravier. Je suis hyper content de mon expérience. J'ai enregistré la descente avec ma montre GPS en mode snowboard, on verra ce que cela donne. Je reste une petite heure à la base de parachute pour sentir cet atmosphère et surtout pique-niquer !

Bon l'après midi sera relax. Je passe dans le jardin botanique de Taupo rapidement car je ne veux pas laisser mon vélo sans surveillance. Je préfère aller dans un magasin de bricolage pour acheter différents colliers de serrage métalliques pour réparer solidement mon porte bagage avant tenant encore avec des zips et de la ficelle. Il ne me reste qu'à aller jusque chez mes nouveaux hôtes warmshowers, Roell et Diane. Je longe donc le lac par le Lions Walkway qui est un parcours aménagé pour vélos et promeneurs avec une superbe vue tout du long. J'arrive à Waitahanui chez ces 2 grands sportifs, amateurs de raids multisports, de triathlon, de kayak, de randos et de pêche. Ici il y a beaucoup de truites. Diane dirige sa propre affaire autour du cyclisme. On a de quoi discuter ! J'en apprends beaucoup sur la région du lac, son histoire et sur mes hôtes. Après le dîner on va se promener le long d'une rivière très agréable qui débouche sur le lac. On marche alors jusque un petit banc pour admirer le coucher de soleil sur le lac. Une parfaite journée de vacances.

Je commence par installer mes nouvelles fixations de porte bagage  avant de partir rejoindre des voyageurs rencontrés la veille pour aller à Acacia bay à vélo. Étant en retard je les rejoins là bas. Au bout de la route, je vois leur vélo, j'y attache le mien. Je dois emprunter un petit sentier jusque une petite crique de rochers plats. Je retrouve mes acolytes pour aller voir des gravures maoris visibles uniquement du lac. Nous y allons à la nage tranquillement. Certains ont des bouées, moi je prends la caméra. Il y a 500m à parcourir mais si besoin on peut avoir pieds sur des rochers de temps à autre. On se fait doubler par des kayaks, des voiliers et même de hors-bord. Une fois devant c'est impressionnant. La principale gravure s'étale sur une dizaine de mètres de hauteur et disons 4 mètres de large. Il y en a des plus petites donnant étrangement vie aux rochers. On repart pour pique-niquer sur notre plage-rocher. L'après-midi se résume à rentrer tranquillement chez mes hôtes, se ravitailler au supermarché pour ensuite aller nager à côté de chez mes hôtes qui me rejoignent pour une baignade. Je reste plus longtemps pour lire au soleil. Bref, une journée sympa et relaxante. Un dîner sain pour finir et je me sens prêt à reprendre la route pour parcourir le reste de l'île fumante.

Pour regagner la route de Napier je dois repasser par Taupo. J'en profite pour retirer à la Westpac, banque partenaire de la BNP, ce qui ne me coûte pas grand chose. J'achète aussi 2 bouteilles d'eau car apparemment il n'y aura pas de boutiques mes prochains 150km... J'enfile un coupe vent jaune fluo car pour la première fois il fait frais et de toute façon je vais utiliser une route assez passante, puisqu'il n'y en a qu'une. L'espace entre la ligne blanche et l'herbe est très réduit. 90% des véhicules s'écartent mais le reste me frôle jusque 10cm, comme les camions de scieries. Le dénivelé est moyen, le vent léger. Je suis sur un plateau au milieu d'immenses parcelles de forêts de sapin. Il y a aussi d'immenses élevages de moutons... En milieu de matinée je me fais doubler par 3 AC cobra bleu foncée avec la bande blanche caractéristique. Magnifique ça me donne un sourire d'enfant. Vers midi je m'arrête pour pique-niquer à un resto routier où je prends un café et remplit ma gourde d'eau. Je discute avec le propriétaire qui me dit qu'il a gagné le prix de meilleur resto routier 3 années de suite. Chapeau.

Je reprends la route dans un paysage différent, ça me fait penser au Tarn. Ça monte et ça descend dans des routes sinueuses. Un point de vue est annoncé, j'y découvre une superbe cascade au loin au milieu des petites collines vertes d'arbres qui ne sont pas des sapins mais je ne sais pas ce que c'est. C'est alors que je passe les 1000kms parcourus depuis le début de mon voyage ! Ça me laisse rêveur quand à la suite du voyage. Maintenant c'est les gorges du Tarn. Je dévale 2 descentes qui me font atteindre presque 70km/h ! C'est pas hyper raisonnable vu mon chargement mais tellement plaisant. Puis arrive la côte que j'attendais vu tout ce que j'ai descendu. Je la dévore avec panache ! A la suite de quoi j'aperçois le café de Tarawera, ça fait plus de 20km que je roule, ce sera café remplissage d'eau et petit ravito cookies et fruits secs. Je repars pour une trentaine de kilomètres qui se corsent. Le ciel s'est dégagé et le soleil est bien là. Mes roues collent au goudron par endroit ou alors j'entends les graviers craquer. Les côtes, elles aussi, se corsent. Les ascensions sont de plus en plus raides et mes jambes aussi. Le rythme ralentit mais de plus en plus de personnes me klaxonnent en me faisant des signes d'encouragement quand je suis en pleine côte. J'ai le temps de contempler le paysage mais aussi le bas côté. Depuis le début du voyage je suis surpris de voir autant de détritus jetés par la fenêtre, genre bouteilles, canettes, emballage de fast food, etc... Comme partout il y en a qui ne respectent pas grand chose. J'arrive à Te Haroto, mon camping n'est plus très loin mais j'ai besoin d'une pause supplémentaire, plus longue. Pour trouver le camping je dois emprunter une garvel road, ce qui ne m'enchante pas vu mes pneus slicks et ma chute récente. Ça descend jusque la rivière sur 4km puis ça remonte d'autant de dénivelé en 1km. Je n'adhère pas et suis obligé de déchausser pour mettre mes chaussures de trail pour atteindre la réception.

La gérante m'accueille, je serai tout seul dans ce camping ce soir. Je choisis un endroit où je peux profiter de la terrasse d'un cottage. Puis je me baigne dans la rivière qui est à parfaite température pour relaxer mes jambes. On se croirait dans le Vercors. Rien autour à part les petites montagnes. Le cadre est magnifique. Le vent se lève avec force dans la soirée au moment de me coucher. J'espère que la météo n'empirera pas trop d'ici demain, je ne capte ni réseau, ni Internet :)

Le vent à souffler fort toute la nuit. A 6h j'en ai marre et décide de plier la tente car j'ai peur qu'il se mette à pleuvoir. Une fois prêt j'aperçois le gérant qui me propose de me ramener jusqu'à la route 5 km plus haut car hier j'ai pu descendre la gravel road mais ce serait une galère d'une heure à la remonter. Arrivé en haut je suis soulagé, le vent souffle dans mon sens. Ça commence par 5 km de côtes difficiles mais après c'est majoritairement de la descente et pas des moindres. J'en dévale une sans toucher aux freins, en position aérodynamique et atteint 83km/h ! C'est énorme. J'apprends au cours d'une courte pause qu'il y a une nouvelle naissance dans la famille. L'étape file à toute vitesse car ça descend et je ne donne que quelques coups de pédales de temps en temps pour des petites collines. Ça devient plat lorsque j'arrive dans la région d'Hawke's Bay, fruitière et viticole. Le vent s'est calmé et le soleil prend place généreusement dès 11h. Je m'offre une glace artisanale lors de ma pause déjeuner et reprends paisiblement la route puis les parcours vélos longeant la baie et traversant le port de Napier. J'arrive en début d'après-midi chez mon hôte. Une douche et je repars à pied découvrir la ville. Je me rends d'abord à un point de vue surplombant le port. C'est plein vent, je ressers même ma casquette ! J'assiste à une manoeuvre de super tanker qui sort du port. Ensuite je me promène le long de la marina, bref je longe la plage et ces parcs, fontaines, skate parcs, outdoor gym (je n'y touche même pas) et de maisons caractéristique Art Déco. Remarques du jour même si c'est comme ça depuis le début du voyage : il y a rarement des passages piétons et à pied on est absolument pas respecté sur la route. En supermarché, on vous donne vos courses dans les sachets que l'on avait il y a 10 ou 15 ans encore... Et ça se dit écolos ? Il est temps de revenir chez mon hôte Brendan pour faire les crêpes et le caramel promis. Je galère à trouver les produits en supermarché. Une fois rentré je fais vraiment connaissance avec Brendan qui était en home working aujourd'hui. 35 ans, ingénieur ayant vécu 5 ans en Europe, on sympathise vraiment et passe une bien bonne soirée à manger des crêpes, du caramel et boire du vin blanc local. What else?

Je passe la matinée en mode cocooning dans le salon à écouter les hits Spotify en NZ et Australie. Je planifie mes hébergements en campings ou via warmshowers jusque Wellington. Ça me fait bizarre de me dire que j'ai déjà bientôt fini l'île Nord. Bon il restera la pointe extrême Nord à la fin mais quand même. Après avoir poster sur les réseaux et donner des nouvelles par ci par là, je pars pour une promenade dans le centre ville de Napier où je découvre l'expo du Creative Art Napier. Les bâtiments ont des styles originaux, dépareillés  mais classes. Les parcs sont vraiment agréables, je profite d'être à pied pour me perdre dans un jardin botanique tout en dénivelé.
D'autres choses m'ont surpris aujourd'hui. Au supermarché, quand les gens finissent leur courses, ils ne rangent pas leur cadi. Il le laisse planté là. Quelqu'un est payé à les remettre dans leur rails. A l'école, les enfants portent un uniforme, ce qui rappelle bien la culture anglaise.
J'aperçois aussi un entraînement de criquet, sport quasi méconnu en France mais très populaire ici et dans les pays du Commonwealth. Pour finir je suis aller sur les hauteurs de  Napier pour y voir la vue que s'offrent certains chanceux dans des maisons plutôt chics. Dans tous les cas il fait bon vivre à Napier. Demain ce sera direction Hastings

La journée débute sans motivation ni soleil à la suite d'un sommeil agité. Le ciel est gris, je traîne à me préparer. Au bout de 5km, la pluie arrive. Je m'arrête pour enfiler mon K-way et je me rends compte qu'il me manque une vis de la cale de ma chaussure droite, qui est donc bloquer sur la pédale. La pluie ne dure que quelques minutes. Je continue le long d'Hawke Bay jusqu'à retrouver mon hôte de ce soir qui faisait une sortie vélo ce matin et souhaitait me rejoindre. Juste après le pont de Clive, on fait connaissance en rouleant ensemble jusque Clifton, d'où l'on voit Cape Kidnappers, inaccessible par les marées extrêmes du moment. On s'y arrête pour une pause et j'en profite pour lui offrir un café. On repars en direction de Hastings tout en chercheant une cave de vignoble ouverte pour une dégustation de vin local. La région est réputée pour ça grâce à sa météo. On s'arrête à Beach House Winery où je teste un riesling et un chardonnay, très bons. Un enterrement de vie de jeune fille à lieu là, il y a de l'ambiance. Mais je ne m'y attarde pas car à chaque arrêt je dois laisser ma chaussure droite sur le vélo et n'ai donc qu'une chaussure pour marcher... De plus Kevin ne boit pas et il reste 20km à faire. Sur la fin du parcours, la pluie revient 30 minutes et je remarque que mon pédalier est en train de se faire la malle. Il faut que ça tienne jusque encore 10km. Mon hôte, Kevin, 62 ans, kiwi anglais est hyper sympa, il m'explique plein de choses sur lui et les environs. Avec sa femme Glenda (qui n'est pas là ce week-end), il vont faire un voyage à vélo en Europe juste quand je vais rentrer et ils passeront en Bretagne.

En arrivant chez eux, je découvre une super maison où Kevin a refait la plupart des pièces avec un niveau de qualité rare. La chambre et la salle de bain qui me sont offertes sont dignes d'un hôtel de charme en terme de confort. Après une bonne douche et un sandwich maison, je découvre la fameuse Austin Clifton Tourer 12/4 convertible de 1927. Voiture qu'ils possèdent suite à en avoir utilisé une pour leur mariage au cours du festival Art Déco de Napier, pensez ambiance Gatsby. Kevin est très marrant, tout l'après midi, il me promène là où j'avais prévu d'aller à vélo. On commence par le Te Mata Peak, sommet du géant endormi qui surplombe la baie, Hastings, Napier et les vignes environnantes. La vue est superbe sur les collines grillées par le soleil et le vent. Ensuite on va observer de jolies chutes d'eau, Mareatotara falls. On se trompe d'abord de chemin et nous traversons des broussailles avant de trouver le sentier balisé, une anecdote qui vaut bien la détour de ce joli spot. Enfin on pousse les routes de campagnes à faible allure (car 12 chevaux c'est peu et la route est sinueuse) jusqu'à la plage de Waimeramara. C'est une très belle plage de sable blanc avec de belles vagues aujourd'hui et une île vierge en face. Avant de repartir on ajoute la capote et les vitres latérales. Vers la fin de la route retour Kevin me laisse conduire son carrosse, ce qui n'est pas simple. C'est la plus vieille voiture que je conduis jusqu'à présent et la boîte de vitesse est rude à manier. Je m'en sors très bien néanmoins et prend beaucoup de plaisir pour un premier essai en NZ. Kevin en profite pour faire coucou et klaxonner les passants et autres véhicules. Il m'a présenté comme le petit traversant la NZ à vélo à tous nos interlocuteurs. J'apprécie beaucoup cette journée en très bonne compagnie.

De retour chez mon hôte nous réparons rapidement mon vélo. Ensuite nous préparons des légumes du jardin en salade, un taboulé maison et 2 énormes steaks de boeuf au barbecue. Excellent ! Plus serait indécent ;)
Durant toute la journée j'en ai appris beaucoup sur la NZ, les maoris locaux, les tensions/conflits sous-jacents et sur mon hôte, bref sur des tas de choses de la vie. J'ai une chance extraordinaire aujourd'hui, j'espère pouvoir lui rendre cette hospitalité en mai prochain.

Je me réveille parfaitement reposé. Kevin m'a préparé un petit déjeuner de champion : Musli maison, oeufs et bacon. Une photo, une accolade et c'est parti. Je regagne rapidement un axe secondaire où j'aperçois des cerfs et biches puis je m'enfonce dans un arrière pays superbe. L'herbe des collines est brûlée, les vaches très éparpillées, de même que les maisons. Une toute les 5 kms. Le parcours est assez roulant et je croise pas mal de cyclistes et triathlètes s'entraîner, c'est dimanche matin. J'arrive assez rapidement à Waipukurau, dernière ville avant Masterton dans 3 jours. Je fais quelques provisions et pique nique dans un parc de palmiers. A la reprise ma vitesse moyenne ne cesse d'augmenter grâce aux nombreux plats et descentes, ça me permet de repousser ma pause plus loin que d'habitude. Après 14h la chaleur monte et le vent se lève plus je le rapproche de la côte. Les côtes aussi reviennent plus fréquemment. Ça me tue littéralement. Enfin à Porangahau, c'est de nouveau plat, plus que 6km jusqu'au camping de Porangahau beach. Le vent pleine face en fait un calvaire.

J'arrive assez tôt pour choisir mon emplacement pour camper. J'y monte ma tente et file me baigner. La plage est à 10 mètres et est magnifique, du beau sable blanc bien fin et de belles vagues. L'eau est fraîche et me fait beaucoup de bien aux jambes. Les mouvements de vagues sont forts et m'emporte facilement. Je n'y reste pas, vu ma fatigue, cela pourrait être dangereux. De retour au campement je teste ma douche solaire qui sort de l'eau tiède car je n'ai pas attendu très longtemps. Je teste aussi mon réchauf avec un bon plat de pâtes et de toutes sortes d'agréments. J'apprécie ce moment minimaliste où ma vie se règle avec le coucher du soleil.

J'ai passé une sale nuit car l'humidité est élevé. L'herbe est trempée. Plein de condensation s'est formée sur ma tente et j'ai eu froid toute la nuit. Le ciel est dégagé, le vent semble calme. Je gagne en efficacité sur le rangement de mes affaires. L'étape du jour commence directement par une côte copieuse. S'en suit le lieu dont le nom est le plus long du monde, issu d'une histoire Maori. Le vent est toujours bien présent et très fort par endroit. Ça n'aide pas à gravir les côtes à répétition. J'arrive au café de Wimbledon qui est malheureusement fermé. Dommage j'avais envie d'un café. J'y fais tout de même une pause et discute avec un cycliste qui avait campé là. Il part devant mais je le double rapidement à cause d'une crevaison. Étant peu chargé il me rattrapera sans doute. Plus je descends vers le sud plus la végétation redevient verte et les arbres réapparaissent jusque former des forêts. Je mets de la musique pour me donner le courage d'attendre les 50kms pour manger après une bifurcation. Je trouve une entrée de champ idéalement ombragée pour ma pause.

Quelques temps après avoir repris la route, l'autre cycliste me rattrape car il n'a pas fait de pause déjeuner. Nous faisons route ensemble jusque Pongaroa, 23km plus loin. Cela donne le temps de faire connaissance. Tom est anglais, jeune ingénieur à Wellington depuis peu. Il se fait un bike trip sur le long week-end car demain, mardi, est férié. On s'arrête au café/store/post/snack de la bourgade Pongaroa où je récupère les clés de sanitaires du camping et lui continue sa route jusque une auberge. Moi j'ai assez rouler aujourd'hui !

Je me lève tôt, 6h30 pour avaler les environs 100 kms et 1200m de D+ qui m'attendent aujourd'hui. J'arrive à 8h20 devant le store pour rendre les clés et faire quelques provisions. Mais c'est waitangi day today donc férié donc ouvert   comme un dimanche à partir de 9h... je prends mon mal en patience et rattrape mon retard de reporting. Je prends quand même le temps de prendre un café et discuter avec le gérant. Je pars à 9h30 pour 45km de vallée vent de face, 1km lancé coursé par un chien, 20km de gravel road avec le sommet du jour dont 10km sous la pluie, 1km de poursuite de moutons qui une fois sortis du champ, ne savent que faire et court donc devant moi pour m'échapper... mais je ne vais pas vite sur les graviers et j'ai du mal à les doubler. Au fil de cette journée je n'ai vu que quelques fermes, aperçus des fermiers sur leur quad ou des toilettes publiques complètement isolées. Ah si au 80ème km, j'ai traversé une bourgade bien jolie, Tunui. Enfin j'arrive au camping à 18h30, j'obtiens un emplacement avec vue sur la mer et le fameux phare de Castle point. Je suis comblé!

Après une nuit confortable dans ma tente car je m'y habitue. Le bruit des vagues sur les rochers me réveille. Étonnement pas de trace de condensation, pas la moindre humidité, le top ! A 7h je pars marcher sur la plage jusqu'au phare accessible à marée basse uniquement. Cette promenade à l'air marin et le paysage sous mes yeux me rappellent fortement la Bretagne. Je profite de la luminosité du soleil levant, rasant les nuages. Je retourne au camping pour prendre mon breakfast. Puis en pliant ma tente je fais connaissance de mon voisin Dirk, allemand installé depuis 10 ans à Wellington. Il connaît bien la Bretagne car il passait la plupart de ses vacances à Fouesnant. On sympathise et je prends son contact pour le revoir à Wellington.

Je pars seulement à 10h40 du camping, ce qui est tard. Heureusement aujourd'hui il ne fera pas chaud, pas de pluie et très peu de vent. Je commence tranquille mais arrive rapidement à Tunui et y prend un café. Le lieu est chaleureux. La gérante est adorable, on discute un peu et elle m'offre un paquet de chips. Je repars avec ma playlist de musique "Club Home" sur Spotify basé sur des hits des années 2000, un régal, ça me booste par les souvenirs qui me reviennent. Je longe une vallée bien agréable. Ça me rappelle un bled, Helléan, à côté de chez moi. Il y a de jolis arbres dont je n'ai aucune idée ce que c'est. Oui je n'ai pas la main verte ! Je préfère le cambouis. Je ne suis pas ingénieur de l'Institut Français du Pétrole pour rien... Je pédale aisément aujourd'hui et me fait doubler par Dirk rentrant avec son fiston après s'être promené la matinée. Il me klaxonne et me fait des grands coucou bras au travers de la fenêtre. C'est alors que je m'arrête à la Rewanui Forest pour luncher. J'aperçois un ramassage de moutons à l'aide de chiens et du fermier en quad. Les 20 derniers kms passent tout seul, pas fatigué.

J'arrive chez mon hôte Georges, 73 ans. Il travaille encore comme ingénieur consultant indépendant dans le génie civil, malheureusement sans doute pour masquer la solitude provoquée par le cancer de sa femme 15 ans plus tôt... Très kiwi, il me propose une bière alors qu'il cuisine. On discute beaucoup. Après le dîner il me dit qu'il est invité à un wines testing chez une amie à la mode réunion tupperware, et je suis donc le bienvenu également. Le vendeur est un vendeur plus qu'un vigneron et nous présente des vins d'Allemagne, de France, du Chili, de NZ et même de Hongrie. Rien de très valable mais il vends quelques bouteilles. Les gens invités sont néanmoins adorables, on parle pas mal de voyage à vélo.

Réveillé tranquillement, Georges est encore là il s'apprête à me préparer un petit déjeuner. Adorable ! Il veut remplir sa piscine et a besoin d'un coup de main de ma part. Tout en musique, je m'occupe ensuite de ma lessive, mon vélo, mes hébergements pour Wellington et je prends le temps de lui faire des crêpes et du caramel au beurre salé. Il me reste à faire des courses. En me promenant dans Masterton, je m'offre une excellente glace artisanale aux mûres. Le soir nous allons chez des amis de Georges pour un dîner hebdomadaire. John, Ross, Jane, Janet et Janie sont tous retraités et adorables, ils m'accueillent bien chaleureusement. Apéritif de vins, fromages et tartinades, ça discute golf, tir, moto, bateau, avion, énergies, environnement, etc... Ces gens ont plein de sujets de conversation intéressant ! Le repas est excellent, crumble de poulet accompagné d'haricots verts et d'un taboulé contenant fromage et betteraves. Puis le désert est un excellent pudding à l'anglaise avec fraises et cerises. Miam ! Encore une soirée hyper agréable !