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Carnet de Voyage : Partie 2

Wine tasting in Martinborough - 63km - 09/02/18

Réveillé par les bruits dans la maison fais par la femme de ménage, je range me affaires. J'attends Georges pour profiter des crêpes et du caramel au breakfast. Il est ravi ! On vient à parler de triathlon et j'apprend que ça fille avait gagné l'ironman de Taupo en 2006 en catégorie 18-24 ans. Inspirant ! Hop une photo, quelques indications sur la route pour sortir de la ville, je salue Georges pour me lancer dans une étape easy, très roulante et hélas sans grand charme avant la bourgade de Martinborough où je m'arrête aujourd'hui. La ville est construite autour d'un square carré qui fait office de place principale sur laquelle des commerces font façade. J'y rencontre 2 québécois en vacances. Luc et Danielle, frère et soeur récemment en retraite. On papote et décide d'aller ensemble se promener dans les vignes goûter du vin. Ils ont loué un tandem à la journée. Je passe un après midi bien sympa à siroter du bon vin en compagnie francophone. Après quelques photos je me rends chez mon hôte qui ne passera que 30 minutes chez lui dans la soirée et m'indique de faire comme chez moi, la maison est ouverte. Soit ! Dommage car il a aussi fait l'ironman de Taupo et j'aurais bien aimé connaître un peu plus John.

Welcome Wellington - 92km - 10/02/18

En partant le ciel est gris et je sens une odeur d'orage. J'hésite sur mon itinéraire car je peux éviter une route passante par un Cycle Trail comme ils sont appelés ici. Je décide de prendre la route bien que plus dangereuse pour éviter de me retrouver sur des Gravel Road impraticables sous la pluie. Une pause café à Featherston avant d'attaquer un petit col de 900m d'ascension ! 
Je n'ai pas beaucoup de place sur le bas côté et les véhicules s'écartent à peine. Je me fais même klaxonner mais cette fois ce n'est pas pour des encouragements. Pourtant je vois d'autres cyclistes qui s'entraînent. Je m'arrête de 2 ou 3 fois pour laisser des camions passer. Depuis le début je prends quelques gouttes  par ici par là mais rien de méchant. La couverture nuageuse est tellement basse que je me retrouve la tête dans les nuages avant le sommet. Une fois en haut je m'arrête pour me couvrir car j'ai bien transpiré et il fait frais. Je discute avec 2 jeunes motards de Wellington se promenant avant de repartir pour dévaler l'autre côté de cette petite montagne. 
J'arrive assez rapidement à la première partie de l'agglomération de Wellington qui est tout en longueur. Il me reste environ 45km. Je passe par des zones plus résidentielles pour éviter le trafic. C'est déjà plutôt joli. Je longe le train qui pourrait m'amener au centre de Wellington directement mais je ne cède pas ! Une pause dans un parc et je repars. Il se met alors à pleuvoir pendant environ une heure mais je continue, je veux arriver rapidement. Je circule un peu plus tranquillement dans les faubourgs de Pétone avant de longer la baie sur une piste cyclable entre la voie ferrée et la voie rapide. Je fais une pause juste avant le port et me retrouve à discuter avec une cycliste qui se prépare pour la traversée VTT Aotearoa très populaire de la NZ. 
Et me voilà parti à rouler dans le centre ville et la circulation est légère. Au pied du quartier de Brooklyn je comprends que je vais monter les 100m d'altitude sur 1 ou 2 km que je sens passer. J'arrive à la maison toute bleue de mon hôte, Katie, agent immobilier au style très british. On fait rapidement connaissance car elle ne sera pas là de la soirée. Je m'installe, prends une douche et me fait à dîner avant de partir en ville retrouver de des amis. Je rejoins Glenn, l'irlandais que j'ai rencontré juste avant Thames mon second jour de vélo. Il est au JJ Murphy's avec deux irlandaises, Rosie et Ciara de Galway. Plus tard arrive Ninon qui vient du même coin que moi en Bretagne. On se raconte nos aventures à boire de la bière locale et jouer au billard. C'est alors que je fais connaissance de 2 autres français, qui plus est un breton de Brest. La soirée va bon train. On change de bar mais je suis KO et finis par rentrer à pied car ça fait belle lurette que le dernier bus est passé...

Touristic Tour in Wellington - 30km - 11/02/18

Je me prépare tranquillement pour ma journée de musées en discutant avec Katie. Elle est en plein préparatifs du trek VTT Aotearoa. La météo du jour est digne d'un dimanche à pas sortir de chez soi, averses très régulières. Je prends le vélo jusqu'au port pour commencer avec le Te Papa Museum. C'est le plus important centre culturel Néo-zélandais. Il y est traité tout plein de sujet : les plaques terrestres, les volcans, les catastrophes naturelles associées, la faune et la flore ancienne et actuelle, la marine, la période coloniale, les maoris, l'immigration, etc... j'y reste presque 3 heures. Je profite ensuite d'une éclaircie pour pique-niquer sur le port. Je veux visiter ensuite la city art gallery qui est malheureusement fermée jusqu'au 3 mars. Tant mieux ça me permet de rattraper le retard sur mon programme comme j'ai traîné au lit...
J'entame donc la visite du Wellington museum qui me plaît bien plus que le tant loué Te Papa. Il y une time line sur chaque année du 20ème siècle y est associé un événement social, économique ou politique majeur autour de Wellington et pas seulement étant donné qu'il s'agit de la capitale. J'y vois encore une exposition sur la marine que je commence à bien connaître puis une autre sur le cinéma, la radio et le divertissement en général. Une petite pause goûté sur le port avant de me rendre au parlement pour une visite guidée d'une heure. Aucun accessoire de photo, vidéo ou téléphone n'est accepté, je n'aurais qu'à bien écouter ! J'en apprends beaucoup sur le fonctionnement politique du pays et  de son passé, aussi court soit-il en tant que pays indépendant. Il est trop tard pour la cathédrale saint Paul, ce sera pour demain. Je termine tranquillement en achetant de quoi me faire plaisir au dîner et me reposer.

Chilling around Wellington - 30km - 12/02/18

Je profite d'être à Wellington pour tenter d'obtenir un permis de conduire international auprès de l'Ambassade de France. Malheureusement, elle n'a pas le pouvoir de produire ce document. Ça aurait facilité la remontée début Avril. Je continue mon tour jusque l'embarcadère pour acheter mon billet de traversée en ferry pour Picton sur l'île Sud. Je partirai mercredi à 13h30. Ceci fait je fais un crochet jusque la cathédrale Old Saint Paul, que je qualifierais plutôt d'église en voyant l'édifice de taille modeste construit entièrement en bois. Le travail du bois est tout de même parfaitement exécuté et je m'attarde un peu sur les informations liées à sa construction. J'arrive ensuite au pied du funiculaire qui monte 125m en 3 minutes 30. J'aurais pu monter en vélo mais c'est une activité de bon touriste. En haut la vue sur Wellington vaut largement les 4$ du tickets de funiculaire ! On voit le port, la baie, le centre ville et les quartiers alentours. L'intérêt de monter est aussi le jardin botanique qui est riche d'espèces de plantes et arbres endémiques. Après ma promenade dans ce havre de nature, je prends un café au soleil qui se montre à peine avec une vue superbe sur la ville. J'ai un peu de temps avant de rencontrer Dirk je vais donc faire un peu de shopping. Il me faut un second maillot à manche longue pour le vélo car j'en ai apporté qu'un, ce qui sera insuffisant pour l'île Sud. Au 5ème bike shop je trouve mon bonheur, un maillot Kiwivelo avec un petit drapeau de la NZ à 50% car il est de 2016. 
Je me rends dans le quartier des affaires pour retrouver Dirk. Timing parfait, on marche jusqu'au port pour se poser à l'étage d'une terrasse pour profiter de la vue et d'une bière pour discuter. J'apprécie vraiment notre discussion et Dirk me partage les leçons qu'il a trouvé essentielles depuis son arrivée en NZ; chercher à vivre des expériences que ton job ne t'apportera jamais, ne pas s'embêter à posséder des conneries, prendre conscience que la valeur du temps... J'en prends bonne note ! On se quitte comme si nous étions des amis de longue date. Je pars récupérer mes sacs pour changer d'hébergement. Je rencontre alors Stéphanie, Joshua son copain, Isabelle sa soeur et Zara. Ils sont en collocation et ont la trentaine à peine. On dîne végétarien ici et on apprends à se connaître. C'est vraiment cool de rencontrer des jeunes kiwis, ça change de discussions par rapport aux précédentes personnes.

Red rocks walk, wind turbine lookout and Mount Victoria - 20/20 - 13/02/18

Ce matin je ne pars pas loin. Je pédale 15 minutes pour atteindre la côte Sud de Wellington et commencer une randonnée magnifique. Cela débute par longer la côte déjà superbe puis bifurquer dans les montagnes et prendre de la hauteur sur la côte, magique ! Je m'enfonce dans le bush mais la vue s'améliore à chaque dizaine de mètre gravie. D'en haut j'aperçois l'éolienne du quartier de Brooklyn et décide d'aller apprécier la vue sur Wellington du pied de son mât. Le sentier traverse en plein milieu de la végétation et double la distance de ma rando initiale ! J'arrive au pied de l'éolienne après 12km de marche, soit un peu plus de 2h. Mais la rallonge en vaut la peine. La vue est imprenable, je vois toute la ville d'un coup d'oeil. Je redescends plus rapidement que je ne suis monté pour récupérer mon vélo et manger car il est presque 15h ! 
Je m'arrête rapidement chez mes hôtes avant de reprendre le vélo pour Mount Victoria, un mont à l'opposé de l'éolienne. Il se situe dans un parc au pied du centre ville. J'y rejoins Ninon, une pote de Bretagne ! On reste en haut à profiter de la vue, prendre des photos avec notre cher drapeau breton et discuter pendant une heure. 
Ensuite il est temps pour moi de faire quelques courses et préparer les crêpes et le caramel pour ce soir. On se retrouve à cuisiner en buvant quelques bières. On passe une soirée vraiment agréable à discuter de tas de choses et apprécier le repas qui fait bien des heureux !

Ferry to Picton across the Marlborough Sounds - 14/02/18

Prendre le ferry aujourd'hui marque physiquement qu'une grosse étape de mon voyage est déjà passée. C'est passé vite mais je me réjouis pour la suite car tout le monde me dit que le meilleur reste à venir avec l'île Sud nommée aussi l'île de Jade. Deuxième île signifie aussi deuxième livre. Oui car j'avais fini mon premier livre depuis une semaine et j'attendais de passer le ferry pour commencer "Conquérant de l'impossible" de Mike Horn. Je profite de la traversée pour me reposer, lire, profiter de la vue en arrivant sur Picton. J'étudie aussi mes possibilités pour les 10 derniers jours de mon voyage. Pour revenir à Auckland, vais-je prendre un avion, un bus, une voiture ou faire un saut dans un pays voisin.

Ce soir j'ai pris un young hostel super sympa, La Villa. Je discute avec pas mal de gens qui sont impressionnés voire admiratifs de mon trip. Je n'ai pourtant pas l'impression de faire quelque chose d'extraordinaire, je dirais que mon voyage est original, inspiré et motivé. Je veux d'abord me faire plaisir à ma manière et inspirer mes gens à faire de même à leur manière, bref faire des choses qui nous rendent heureux...

Queen Charlotte Drive and Mahau Sound - 95km - 15/02/18

Je pars à l'assaut des sounds de la région de Marlborough de bonne heure et de bonne humeur ! Toute la matinée j'alterne entre portions au soleil qui chauffe et portions à l'ombre où la température reste fraîche. Cependant la vue qui s'offre à moi est quasi constamment magnifique. Imaginez des montagnes de forêt vierge avec quelques villages de temps à autre encerclés d'océan très calme car il entre très loin dans les terres. Je suis gourmand et décide de m'insérer dans le sound de Mahau, sans issue, sur 20km. Je m'arrête dans la petite baie de Te Mahia où se cache un café. Je profite de mon cappuccino sur la terrasse du café pour y manger mon pique nique bien qu'il soit un peu tôt mais la vue est tellement belle que je veux en profiter encore avant de rebrousser chemin.

En partant je discute à une bande de voyageurs motards sympathiques qui me klaxonneront 15km plus tard. De nouveau sur l'axe principal c'est beaucoup moins fun. J'estime l'énergie qui me  reste pour choisir un camping cible et je trace ma route. De plus en plus de véhicules me passent de prêt. De nombreux jurons sortent de ma bouche... Je m'établis dans un petit camping à Pelorus Bridge qui est le long d'une jolie rivière. Seulement jolie mais pas vraiment agréable à cause de sandflies et moustiques. Heureusement que je suis équipé !

Heading sunny Nelson - 66km - 16/02/18

À peine au bout de 10km j'aperçois Heike, une allemande traversant le monde à vélo à partir d'Hambourg. Je l'ai rencontré en chemin hier et elle a campé plus loin que moi. La route du jour est très empruntée par les camions, chacun va rouler à son rythme. Déjà seul c'est la journée la plus dangereuse que j'ai connu du point de vue du traffic. La plupart des véhicules s'écartent à peine et 3 camions sont passés à 10cm de moi. Le pire c'est que je ne les entends pas toujours arriver avec le vent dans les oreilles et à la vitesse à laquelle ils roulent. Le soleil tape et le dénivelé aussi. 
Après 40km vraiment pénibles, je m'arrête une heure pour déjeuner et au moment de partir voilà Heike qui arrive. On reste encore discuter puis je repars pour retrouver mon hôte qui m'a donné rendez-vous pour la fin du ride. Je bats alors mon record de vitesse moyenne, 10min pour 5km, soit 30km/h ! J'arrive en avance et repars avec Andy pour traverser la marina de Nelson, la sunny city. 
Andy est un fana de vélo, il en possède une douzaine dans son garage dont un Conalgo en titane ainsi qu'un Triumph Bonneville avec laquelle il a fait Londres-Nelson en 3 mois ! Il me fait essayer certains de ses vélos dont le shopping bike pourvu d'une énorme caisse pour aller au supermarché. Une fin de journée vraiment fun à parler vélo et voyage puis en partageant un dîner et quelques bières ! 

Heading Abel Tasman National Park - 67km - 17/02/18

On commence par réviser mon vélo avec Andy. Les points essentiels passent au crible : nettoyage de la chaîne, du dérailleur et de la cassette, re-serrage des rayons et re-serrage des portes bagages. Andy veut rouler avec moi comme il roule tous les jours, autant que ce soit en bonne compagnie. On tient un vrai rythme tout en discutant ! On s'arrête dans le petit port de plaisance de Mapua pour se poser à la terrasse d'un café avant de se séparer. Comme souvent depuis le début de ce voyage j'ai l'impression de quitter des amis de longue date. Il est fort probable que je revois yellow Andy faire du vélo en France en septembre. 
Je continue la route avec le même rythme effréné. Je colle même au train d'un cycliste s'entraînant, bref c'est la pleine forme ! Pause déjeuner à Motueka avant de reprendre tranquillement pour la dernière partie. J'emprunte un sentier traversant les champs de kiwis et longe la côte. Magnifique ! J'arrive alors au petit village balnéaire de Keiteriteri. Il y a beaucoup de touristes et je m'y arrête pour un café glacé. Ensuite le parcours devient plus vallonné que ce matin et le soleil tape, je ne peux que réduire mon rythme. 
J'arrive au camping que j'avais repérer la veille, complet... Je tente le camping de Old Mcdonald Farm qui est finalement moins cher et plus tranquille. Il y a même des poules qui se promènent ! Je réserve ma sortie kayak du lendemain avant de filer à la plage pour m'offrir une belle glace à l'italienne et une baignade dans les eaux du parc national Abel Tasman. Un paysage de rêve sous une météo parfaite, autant dire que je prends du plaisir ! Je fais connaissance de mes voisins de campings, mon étape ici s'annonce pas moins qu'excellente.

Kayaking in Abel Tasman National Park - 18/02/18

J'ai pris une visite guidée en kayak car je ne suis pas autorisé à louer un kayak et me promener seul. Il faut être deux personnes minimum. Je suis donc dans un groupe de 5, moi et 2 couples d'Autrichiens et le guide. Les kayaks étant des doubles, je suis content de faire binôme avec le guide, ça va pagayer proprement ! La vue est magnifique déjà en partant de la grande plage mais elle devient sublime quand on approche les roches sculptées par l'érosion parfois donnant des formes originales.

J'apprécie énormément être sur l'eau et ce moment, ça me fait d'autant plus plaisir d'exercer mes bras, épaules et dos. Après une heure au paradis on fait une pause café/biscuits sur une plage puis on repart pour s'approcher d'une île protégée pour y regarder des phoques. Les bébés sont assez marrants à regarder. Ils ont tellement l'air maladroit dans leur déplacement. A la pause pique nique le couple plus âgé nous quitte  pour rentrer en marchant dans le bush. Pour moi, Matt et Nina c'est full day kayak. En plus je considère cette journée comme repos pour mes jambes.

On reste assez longtemps discuter sur la plage d'histoire maoris, de nos pays, bref de nos vies. Ça rigole et ça avance. Le retour est plutôt direct mais hyper cool avec la petite team que nous formons. 
Après la journée nous est offert bières et barbecue ce qui me donne le temps de vraiment sympathiser avec Nina et Matt que j'espère bien revoir en Europe. 
Je pars ensuite sur la plage profiter du coucher de soleil illuminant le ciel d'orange et de rose. Puis je rentre par le parc national en semi nocturne observant les étoiles. Magnifique soirée...

Riding away from the coming cyclone - 99km - 19/02/18

Ayant passé une bonne soirée hier je tarde à partir et monte sur mon fidèle destrier à 10h30... Heureusement l'étape du jour est relativement plate car je longe la vallée de Motueka pendant 60km au bout desquels j'ai prévu de m'arrêter. Mais je me sens encore d'attaque et il est trop tôt pour s'arrêter. Je prolonge la journée d'une quarantaine de kilomètres. Le matin j'emprunte des routes peu fréquentées et donc très calmes. Je m'arrête même à une maison quand j'aperçois le propriétaire devant pour demander de l'eau car sur les premières bornes je n'ai vu que de la cambrousse. C'est d'ailleurs hyper agréable. Je vois pas mal de fermes maraîchères, des champs de pommiers, de kiwis, de poiriers, de houblon. Je suis dans la vallée guidé par les montagnes de chaque côté. Le paysage de vert de des champs de moutons et de vaches. Il y a aussi beaucoup de résineux. J'ai tellement la tête ailleurs aujourd'hui que je n'ai pas pris de photos. Sur la dernière partie, ça monte vicieusement tout doucement puis d'un coup je prends un petit col puis un second bien costaud pour la fin de journée. Je les avale sans problème car je suis hyper en forme physiquement et j'ai un état d'esprit hyper positif. Bref je suis au top ")

Free showers all the day - 67km - 20/02/18

Malgré la pluie programmée pour la journée je décide de continuer ma route normalement. Je me prépare au sec mais il ne faut pas longtemps pour que mes pieds, mes jambes puis mon corps soient trempés. Le Kway aidant aussi à transpirer je ne sais pas pourquoi je suis mouillé mais je le suis. Je roule à bonne allure car ça descend légèrement jusque la route du Rotoroa lake. Un détour qui se résume à 11km grimpant pour aller, prendre une photo où on ne voit rien avec les nuages et la brume, faire une pause car j'ai rouler 27km et repartir. Je reprend un bon rythme et reste hyper attentif aux camions. Je me retourne en les regardant quand je les entends ce qui augmente la proportion de ceux qui s'écarte de moi convenablement... Je ne veux pas trop m'arrêter car il ne fait pas chaud et ouvrir mes sacoches hermétiques alors qu'il pleut serait idiot. Je m'arrête au 60km dans un café pour me réchauffer, grignoter quelques biscuits, mélange de noix et dates. La caféine me permet de tenir jusqu'au camping où je mange après une douche ultra chaude et des vêtements secs. A Murchison, il n'y a pas grand chose à faire par cette météo, quelques courses, quelques messages et un peu de repos dans ma cabine bien au sec :)

Rain and Sun for Rainbows - 83km - 21/02/18

J'aperçois des éclaircis et décide de partir malgré les nuages menaçants. Soyons franc, je suis persuadé de finir la journée trempé. La gérante du camping me donne un gilet orange de sécurité par bienveillance naturelle, une personne d'une grande gentillesse. Je roule 5 minutes au sec puis c'est une alternance de pluie 80% du temps et accalmies. Des panneaux suggèrent une plus grande vigilance sur la route à cause du mauvais temps. Heureusement il n'y a pas de vent. Je me fais rapidement rincer à chaque passage de camion par l'eau de la route bien crasseusse. Toute la journée je m'efforce de rouler le plus vite possible pour en finir avec les 83km du jour. Je reste tête dans le guidon et ne vois pas grand chose mis à part la route. Je devine des montagnes qui sont probablement jolies mais pas le temps pour des photos grisâtres et surtout pas envie de perdre une minutes ! Aujourd'hui le relief n'est pas dur mais c'est le mental qui travail face à la pénibilité de la pluie, les pieds et les mains trempés saisis l'air glaçant. J'en viens à bout après 5h de vélo, 2*5 minutes pour un en-cas et 20minutes pour les sandwichs, c'est les seuls moments où il ne pleuvait pas quand je cherchais à m'arrêter.
A l'arrivé je rencontre Peter et Robyn qui habite dans une maison autonome grâce aux panneaux solaires, un poêle à bois, une gasinière et des toilettes sèches. Dans le plus pure style kiwi, minimaliste et fonctionnel, la maison est toute confortable. Une douche chaude me fait le plus grand bien. Je suis reçu avec un goûter hors norme : un peu de fromage, des noix, du chocolat et des mûres. Je prends un chocolat chaud comme une dimanche d'hiver. Nous passons le reste de l'après midi à discuter et lire. Au diner, tagliatelles maisons et mélange de légumes du jardin. Fameux. En desserts, des fruits du jardin dans du yogourt. Excellent. 
Ensuite Peter me propose une petite marche nocturne en forêt pour observer des verres luisants. Il m'apprends différentes choses sur certaines plantes et arbres. Je suis fatigué mais ravi de mes découvertes du jour.

Lewis Pass Road and Waira valley - 92km - 22/02/18

Le soleil refait enfin son apparition mais la température n'est pas encore remontée. Au moins je peux à nouveau profiter du paysage exceptionnel qui m'entoure. Je m'introduis d'abord dans le bush pour gravir tranquillement le Col Lewis qui est plutôt long mais pas si raide. J'ai du mal à me réchauffer étant sous les arbres 90% du temps. Dès la descente du col, je ressens la température chuter très bas jusqu'au fond de la vallée. Je ne tiens pas 10km sans devoir m'arrêter pour enfiler un maillot manches longues en plus de mon maillot manches courtes et du coupe vent jaune fluo... Mes genoux et mes chevilles se sont crispés dans la descente ainsi que mes mains. Je fais même de la fumée en expirant ! Il doit faire 10? selon mon ressenti. Je change de ratio pour pédaler plus rapidement et forcer au minimum. 10km plus tard je retrouve le soleil qui me réchauffe enfin. 
Les paysages sont magnifiques. Je suis dans une large vallée entre deux chaînes de montagnes de 400 à 500m de plus de mon niveau à vue de nez. Il plane une sensation de grandeur des grands espaces qui pourrait être paisible sans la circulation. Depuis peu la route principale de la côte Est s'est trouvée détruite par les intempéries et tout le traffic que j'avais prévu d'éviter est sur ma route ! J'ai l'impression de jouer des coudes avec les camions. Parfois je les force à attendre de me doubler en me mettant au milieu de ma voie. Sinon ils ont tendance à me pousser dans le bas côté. Après la vallée la route passe d'un flan de montagne à un autre et ça monte raide et ça descend fort sans arrêt, ce qui est tout de même épuisant. 
A chaque arrêt mon casque bleu et la veste jaune fluo attirent de nombreux bourdons et guêpes... Mes pauses se retrouvent raccourcies bien que j'en tue quelques uns... Il y a bien 6 sections de circulation alternée sur ma route aujourd'hui et à l'une d'entre elle un français en Visa Vacances Travail tient le panneau Stop/Go. On discute quelques minutes avec ce sympathique frenchy et je repars écoutant une playlists de musique française. Je me retrouve à chanter du Louise Attaque, du Florent Pagny, du Calogero, du Christophe Maé...(oups), du I am, du Kio, du Renaud et j'en passe... J'ai plus trop de jambes mais sous le soleil avec ma musique j'ai la banane ! Je finis tranquillement par du faux plat montant jusque le village de Hanmer Springs au fond d'un cul de sac, plutôt charmant, je crois que je vais y rester 2 nuits.

Staying in Hanmer Springs for Hiking to Dog stream waterfall and Mount Isabel - 23/02/18

Aujourd'hui c'est repos enfin surtout pour le vélo car je vais en profiter pour grimper une petite montagne et profiter du point de vue sur toute la vallée. Je commence directement dans les bois sur des sentiers balisés pour randonneurs et VTTistes. Jusque là ça grimpe tranquillement dans le forêt. Plus je m'approche je la cascade plus le parcours devient rocheux et escarpé. Parfois je dois lever les jambes sacrément haut ! Me voilà au pied de la cascade qui paraît très haute, environ 25 mètres, et très fine dans une petite crique si on peut appeler cela comme ça. C'est après que ce sentier peu emprunté devient intéressant. Il faut y mettre les mains à terre, s'accrocher aux racines ou rochers. Le vide n'est jamais loin. J'adore ! C'est limite dangereux donc pour moi c'est stimulant ! C'est alors que je sors enfin mon nez de la forêt vers 900m d'altitude et me fait agréablement surprendre par la vue topissime en contre bas. Il me reste 400m de dénivelé à gravir pour atteindre le sommet et m'offrir une vue à 360° sur les montagnes. J'aurais bien partagé cette grimpette et cette vue mais je me suis contenté de mon enceinte Bluetooth. Petit luxe de 300g en plus sur mon chargement mais que j'apprécie beaucoup. La descente est rapide comme je trouve que marcher est trop lent je cours quand c'est possible. Comme j'utilise mes chaussures de Trail Salomon c'est parfait. A mon retour 2 cyclistes allemands sont arrivés chez Graham pour être hébergés comme moi. Je discute avec un qui est là. Il me raconte qu'il a fait un gros tour du monde de 3 ans il y a quelques années parcourant une cinquantaine de pays ! Impressionnant...

Hanmer Springs to Amberley - 87km - 24/02/18

Réveillé tôt par les deux allemands hébergés en même temps que moi, je me retrouve prêt plus tôt que les jours passés. Le ciel est bien bleu mais la vallée est encore bien fraîche. Après 10km je sors de ma petite vallée et dois me dévêtir pour supporter le soleil. Un rassemblement de voitures anciennes des 70's à lieu à Hanmer Springs et je profite donc du spectacle directement sur la route car elles sont nombreuses à venir de Christchurch. J'en croise énormément : coccinelles, T1, Ford Mustang, Ford Capri, Chevrolet Camaro et j'en passe... Je lève le pousse quand j'en aime vraiment une. Je reçois des grands sourires et coucou en remerciement. 
Je roule très bien car mon parcours est en grande partie un faux plat descendant. C'est aussi parfois très plat et route est parfaitement droite sur des kilomètres. Je suis au milieu d'une immense plaine agricole et viticole. Parfois quelques roches amusantes sont plantées là. 
Bien que les camions sont moins nombreux aujourd'hui, je me fais passer de prêt par les voitures. Ça ne me plaît pas car il s'agit de conducteurs du week-end pas forcément concentrés. Je dois avouer que je sature de la situation causée par les intempéries. De nombreuses sections sont bloquées et tout le traffic emprunte la même route. Honnêtement j'ai une sale impression que je vais finir percuter sur la route si je ne change pas mes plans. Demain je vais à Christchurch et de là je vais adapter mon parcours et le reste de mon voyage sachant que désormais j'ai environ 10 jours d'avance. En effet j'ai sauté des étapes dans l'arrière pays car je me suis physiquement adapté mieux que je l'imaginais. 
Je suis hébergé par Joy aujourd'hui, mamie hyper active de 70 ans qui a voyagé dans une soixantaine de pays. Je suis reçu comme un proche de la famille pour ne pas dire comme un roi. Je l'aide à faire quelques petites choses dans son jardin puis elle m'amène à la plage. On discute énormément. C'est une ancienne institutrice riche d'une expérience de vie incroyable. Je prends bonne note de nombreux précieux conseils pour mon proche avenir. 

Last miles to Christchurch - 30km - 25/02/18

J'accepte finalement la proposition de Joy de me conduire jusque Christchurch puisqu'elle s'y rend pour un concert. Nous faisons un arrêt à New Brighton Beach, là où Pierre Le Corre s'entraînait il y a peu d'après son compte instagram... Malheureusement pas de triathlète en vue mais un sympathique anglais voyageant à travers le monde à moto. Je fais mes au-revoir à Joy après m'avoir offert le déjeuner. C'est alors que je commence un après midi à errer en peine désuétude. Je n'ai rien prévu car je pensais arriver plus tard. 
Je décide de suivre les rails du tramway traversant les principaux points d'intérêt du centre ville, New Regent street, Cathedral Junction, 185 empty chairs (en mémoire des victimes du tremblement de terre de 2011), Re:Start Mall, les bords de l'Avon river, etc... Après quoi je décide d'aller prendre un bol d'air frais à Sumner beach. Un endroit super agréable avec plage de sable blanc et maison en pagaille sur les collines, c'est vraiment paisible. 
En fin d'après-midi je vais à la rencontre de mon hôte Leisa, fan de VTT ayant fait un énorme tour de NZ avec son chien en récoltant des fonds pour des charité. Je découvre une personne fantastique autour d'une bonne pizza entièrement faite maison.

Christchurch museum and coastal road - 20km - 26/02/18

J'occupe cette matinée pluvieuse par le musée du Canterbury (pour en apprendre sur la région), la galerie d'art (que je parcours sans vraiment m'arrêter) et le jardin botanique (histoire de trouver un coin sympa pour pique-niquer). 
Ceci fait je pars à la rencontre de Laurent, un pote rencontré dans l'avion pour aller à Auckland. Il vient de Vannes, donc du même coin que moi, et a les mêmes billets d'avion que moi pour aller en NZ et revenir. On ne se connaissait pas mais on a tout de suite sympathisé pendant le transit dans l'aéroport de Pékin. Lui profite de la NZ avec des randos, du woofing et un ukulélé ! Il est à Christchurch et je le retrouve donc dans la ferme où il travaille. Pour débriefer convenablement de cette première moitié de voyage on part en voiture (gentillement conduis par son hôte) jusqu'à un café à Governors bay. La route qui longe la côte et donc les différentes bay est magnifique. On passe un après-midi ensemble qui fait bien plaisir. On envisage une fin de voyage ensemble. 
Vers 5h je dois rejoindre mon hôte, Leisa. L'activité proposée de cette fin de journée est d'aller réparer, remettre en état des vélos récupérer pour les donner à des gens ne pouvant pas s'en acheter. J'ai tout de suite adoré l'idée et accepté d'aller bricoler ces bicyclettes. Dans cette association, j'y ai rencontré des kiwis bien sympas, intrigués par mon périple. Chacun a apporté de quoi partager à manger ce qui rend la soirée encore plus conviviale. J'ai aussi discuté avec un jeune ingénieur sur des opportunités professionnelles en NZ, de belles options... Une journée vraiment sympa avec de belles perspectives pour demain.

Mountain biking on the Summit road to Godley Head - 42km - 27/02/18

Je pars à l'assaut des hauteurs de Christchurch avec mon vélo sans les paniers. Je commence par traverser un domaine de VTT de descente... mais dans le sens de la montée pour rejoindre le sommet. Je suis rapidement incapable d'avancer sur le vélo avec mes pneus routes et le poids de ma bicyclette. Je pousse et porte mon vélo en remontant la piste de VTT de descente parce que je suis quelque peu obstiné et revenir en arrière serait plus long, bien que plus facile... 
Une fois en haut je profite de la vue sur tout Christchurch malgré l'épaisse couverture nuageuse. Je commence la promenade sur la route des sommets qui est peu fréquentée seulement par les cyclistes (comme Pierre le Corre récemment, mais je ne l'ai pas vu non plus!). La route surplombe parfois le sud, parfois le nord des petites montagnes. Dommage que le ciel soit gris. Je rencontre un troupeau de moutons sur la partie de route fermée à la circulation. Ces bêtes idiotes sautent dans le dévers pour m'éviter alors que je suis de l'autre côté de la route. Je m'arrête au bout de la route à Godley head pour pique-niquer.
Ensuite je descends la montagne par le parcours VTT pour rejoindre Taylors Mistakes puis Sumner beach où je me pose au bord de la page pour une glace caramel et rhum/raisin et un chocolat chaud à rêvasser... Il est tant de rentrer pour faire le caramel au beurre salé et les crêpes pour ce soir. 
Le diner fait très plaisir à mon hôte Leisa qui me propose de faire étape à nouveau chez elle ce week-end après Akaroa pour que je puisse voir un match de rugby samedi et une course de VTT enduro dimanche. Programme au top !

Hard and mudy ride to Pigeon bay - 55km - 28/02/18

Je pars le vélo chargé à l'attaque d'une étape difficile par le dénivelé et les routes de terre de la Banks Peninsula. Cette péninsule est composée de vieux volcans endormis ce qui représente une succession de petites montagnes aux pentes généreuses ! Déjà pour sortir de Christchurch et atteindre Governors Bay, je gravis Dyers Pass, une grimpette de 300m pour s'échauffer. Je dévale l'autre versant pour ensuite rejoindre l'autre côté de la baie. 
Entre chaque baie de la péninsule je vais devoir passer une grosse colline. Les deux premières passent bien mais la troisième est sacrément hardue. Ça grimpe fort et longtemps mais je ne pose pas le pied à terre avant le sommet, la tête dans les nuages. Ça m'a pris une heure environ pour gravir les 400m. Je dévale l'autre versant pour attaquer presque aussitôt la dernière difficulté de la journée, une montée de 450m. Je continue tant que la route est goudronnée et m'arrête pour pique-niquer jusque au début du chemin terre (qu'ils appellent gravel road). J'observe un berger remonter ses moutons sur cette route ce qui me laisse du temps pour ma pause. 
Au moment de repartir un type travaillant sur la maintenance des routes s'arrête pour me proposer de me transporter en haut. John m'explique qu'avec la pluie de cette nuit, la route est très boueuse. Déjà qu'elle est supposée difficile par temps sec, j'accepte aussitôt. Après quelques virages je mesure la chance que j'ai d'avoir eu John sur mon chemin ! C'est méga boueux. Déjà en VTT normal j'aurais pesté sur les 6 kms de montée ! On discute le temps du trajet et le remercie à plusieurs reprises. Il me sauvent une grosse heure de galère si ce n'est plus ! J'effectue la descente qui est aussi très boueuse en essayant de rester sur mes roues. Autant dire que ça n'est pas simple avec mon chargement et mes pneus routes mais je m'en sors bien. Le ciel se dégage en arrivant sur Pigeon bay. 
Du coup j'arrive assez rapidement chez Greg et Wendy, mes hôtes du jours. Je découvre un personnage amusant, Greg, parlant un peu le français. Il vient souvent en France pour faire du vélo comme sa fille travaille en Suisse. Il me montre son potager, sa petite vigne, ses cailles et me raconte tout plein d'histoires amusantes. Je lui montre des idées de parcours vélo en Bretagne comme il prévoit d'y aller à son prochain séjour en Europe. On parle d'un tas de choses super intéressante en goûtant son vin.

Akaroa, le village français - 60km - 01/03/18

Je me réveille assez tard ayant un lit super confortable. Je pars tranquille le vélo sans sacoches mais le relief de la péninsule me réveille rapidement ! La plus grosse ascension de la journée est devant moi. C'est long, c'est raide mais il ne fait pas trop chaud et je suis frais. Je fais une pause une fois en haut sur la route des sommets. C'est alors que je me fais rattraper par un groupe de cyclistes kiwis qui s'entraînent. Je les accroche et ne les lâche pas. J'en double une moitié. Entre les sommets, c'est une alternance houleuse de côtes et descentes bien pentues mais le jeu en vaut la peine, la vue en contre bas sur les baies est superbe. Au bout de cette route commence une descente de plus de 1500m en très peu de distance. J'atteins alors un nouveau record de vitesse : 87km/h ! Excitant n'est ce pas ! 
Il ne me reste qu'à découvrir Akaroa, village comportant de nombreuses désignations françaises car des français ont tenté de s'y installer il y a fort longtemps... Du coup les anglais ont tenté de garder des noms de rues, restaurants, boutiques et hôtels mais c'est bourré de fautes. Bref je trouve un resto sympa pour m'offrir un Fish'n'chips, le plat a emporté favoris de kiwis que je choisis d'essayer ici où le poisson est frais. Le staff est majoritairement composé de français en Visa Vacances Travail et est hyper cool bien sûr. Après cette agréable moment je flâne sur la jetée avant d'attaquer le retour par un chemin plus court mais passant par le même point haut... Difficile avec la chaleur et la digestion mais je ne fais pas la fine bouge. Aujourd'hui j'aurais bouclé 1684m de grimpette sur 60km, je suis donc très satisfait. 
Étant à deux pas de l'océan j'en profite pour aller me baigner et lézarder au soleil, évasif, relaxé à naviguer dans mes pensées en admirant le paysage. A mon retour Greg est déjà en train de mijoter un délicieux dîner, sans aucun doute le meilleur de mon séjour en NZ. Je passe encore une adorable soirée avec Greg et Wendy à discuter de tas de choses. Partager de tels moments avec de tels gens est une chance voire un privilège !

Back to Christchurch - 76km - 02/03/18

Je commence par faire des crêpes pour mes adorables hôtes qui sont partis au travail. Ça leur fera une agréable surprise ce soir. Je m'apprête à gravir la même côte qu'hier mais avec les sacoches cette fois. J'appréhende un peu. J'ai à peine le temps de m'échauffer que ça monte très rapidement très fort. J'aborde l'ascension tranquillement et trouve mon rythme pour finir cette montée d'une traite. Finalement seul le début fait mal, la pente d'adoucit avec l'altitude. Une fois sur la route des sommets je continue à un rythme honorable. Puis arrive le moment tant attendu, la descente. Environ 4km de descente à 50km/h avec tout plein de virages à vélo qui me font très plaisir ! Les voitures ne me doublent pas car je vais plus vite qu'elles sans pédaler. En bas débute une piste cyclable permanente dans les champs ce qui évite de rouler sur l'unique grande route. C'est sympa au début mais ça devient très vite barbant. C'est droit, vraiment très droit et plat, vraiment très plat. Je passe des mini ponts, des troupeaux de moutons et des anciennes gares ferroviaires. Je ne rate pas l'occasion de récupérer la route pour aller plus vite car des pluies d'orages sont attendues cette après-midi. Malgré un bon rythme je n'échappe pas à la pluie et le vent mais j'arrive à Christchurch sans être vraiment trempé. Je retrouve Yuichiro à l'université de Canterbury. Il m'héberge ce soir. C'est un Japonais faisant sa dernière année d'étude en NZ qui aime les courses à pieds et courses de vélo longue distance et toutes sortes de randonnées. Typiquement japonais, il est moins avenant qu'un kiwi mais reste hyper gentil. On se promène pour aller faire des courses car il veut me cuisiner un plat japonais ce soir. C'est super bon. Je fais aussi connaissance d'un de ces colocataires, Mike de San Francisco, faisant un doctorat à 52 ans sur la pérennité et le développement des business face aux catastrophes naturelles majeures rencontrées en NZ. Ce soir j'en apprends beaucoup de ces deux personnages atypiques et fort sympathiques !

Air Force Museum et Rugby Match - 30km - 03/03/18

Yuichiro insiste pour me préparer un super brunch. Tellement bienveillant et serviable ce japonais ! Après ce super début de journée je pars visiter le musée de l'aviation militaire néo-zélandaise. De beaux modèles sont présentés avec un focus sur la seconde guerre mondiale. Je peux aussi y admirer quelques moteurs ouverts comme des V12, ou des moteurs étoiles à 7 ou 9 cylindres...
Je me rends ensuite chez Leisa pour poser mes affaires et relaxer avant de partir au match de rugby ! Il s'agit d'un match de super league des Crusaders (Christchurch) contre les Stormers (Le Cap, Afrique du Sud). Le show débute dès l'échauffement qui paraît technique et propre. Ensuite des hommes déguisés en chevaliers (des croisades) font le tour du terrain faisant tournoyer leur épée avant que les pompom girls fassent leur show et que l'équipe locale soit présentée au grand complet. A peine le jeu lancé les Crusaders sont très offensifs et ne mettent pas longtemps à mettre un premier essai. L'attaque est unilatérale la première demi-heure de jeu. 26-0 en 23 minutes... Impressionnante démonstration techniques des néo-zélandais ! Passes aveugles, feintes, percées de la défense, "homerun", etc... Après la mi-temps certains paris de supporters portent leur fruits. Pari perdu ou gagné, un homme tente la traversée du terrain nu mais échoue au 1/3, bloqué par la sécurité. Pendant qu'il se fait ramener par la sécurité, un autre fait sa tentative et va plus loin mais ne dépasse pas la moitié du terrain. Ils sont marrants ces kiwis ! Bref je profite de la seconde mi-temps un cornet de frites dans une main et une bière dans l'autre... C'est samedi après tout ! Les Stormers renforcent leur défense, peaufinent leurs attaques et remontent le score petit à petit. Mais les Crusaders continuent de gonfler leur score et reste leader du match jusque la fin, 45-28. 

Mountain Bike Enduro Race in Taylors Mistakes - 04/03/18

On pars en voiture avec Leisa jusqu'au paddock de départ des VTT. On y retrouve des connaissances de Leisa et je retrouve des gars avec qui j'ai bricolé les vélos pour l'association Ice'Cycle lundi dernier. On repart à la recherche de bon spot photo car Leisa est une amatrice de l'objectif ! Après quelques tours on trouve un super spot pour apprécier la seconde descente de la course. On y reste un bon moment avant de changer de spot. On discute, prend quelques photos puis on descend vers l'arrivée. On discute encore avec pas mal de riders locaux, à la cool, c'est dimanche. Après la remise des prix, on profite d'être à cette plage magnifique de Taylors Mistakes pour s'y baigner. Les vagues sont énormes et m'emporte facilement. L'idée est de se rafraîchir et c'est parfait. Un petit somme sur la plage pour sécher avant de rentrer et de profiter du soleil à lire en terrasse. Pour remercier Leisa de mon séjour chez elle, je vais chercher de fameux plats thaïlandais à emporter que nous dégustons toujours en terrasse car la météo du jour est tout simplement magnifique !

Bloody straight roads of Canterbury country side - 126km - 05/03/18

Cette fois je quitte Christchurch pour de bon ! Après des accolades très amicales avec Leisa qui m'aura hébergé 5 nuits, c'est presque la larme à l'oeil qu'elle me dit au revoir. Une personne extra comme j'en rencontre parfois dans ce voyage. Je traverse le sud de la ville et sort assez vite pour traverser de multiples patelins tous les 5 kms. Puis je passe la route nationale 1 et à partir de là tout change. Des champs à perte de vue dans un réseau "routiers" quadrillé le plus simplement possible, des grands rectangles. Je me retrouve à tracer des lignes droites qui approche la dizaine de kilomètres sans exagérer. Ça monte légèrement mais je ne le sens pas, le vent dois souffler légèrement dans mon dos. Je ne fais ma première pause qu'après 50km pour manger ! Puis je rattaque pendant 25km puis je m'arrête sentant mon énergie baisser. Je veux tenir les 20km/h de moyenne ce qui ne sera pas facile sur 125km. Le ciel reste hyper couvert et menaçant mais les nuages ont décidés de me laisser tranquille aujourd'hui. D'ailleurs Il fait une bonne température pour rouler, 20?. A la troisième pause vers 100km, enfin un petite aspérité dans mon parcours : des virages en S, une descente, une rivière, une montée et c'est reparti pour des morceaux de lignes droites en faux plat montant ou descendant. Après ça je me sens de rattaquer pour atteindre les 20km/h de moyenne. Je change de playlist de musique pour me booster et je dévore le reste du parcours. Seul le dernier kilomètre monte un peu plus dur, je force un peu et arrive chez mes hôtes, aux pieds des montagnes. La vue est magnifique, il n'y a qu'une maison tous les 300 mètres dans la bourgade de Staveley et ici une atmosphère paisible règne. Les hôtes ont laissé la porte ouverte pour que je puisse me rentrer me doucher avant qu'ils rentrent du travail. Une pratique courante en NZ, les gens font confiance en l'humain inconnu qui demande l'hospitalité. La criminalité dans l'arrière pays est loin d'être une préoccupation et c'est très agréable.

Bloody rain of Canterbury - 61km - 06/03/18

La pluie tombant sur le toit me sort de mon sommeil vers 5h30, ça s'annonce mal pour l'étape du jour. Lorsque je me lève bien plus tard, la pluie tombe toujours intensément mais je préfère prendre la route comme j'ai pris beaucoup de repos sur Christchurch. En 15 minutes je suis trempé de la tête aux pieds, la pluie est accompagnée d'un vent d'Est et comme je vais vers le Sud-Est je le sens bien. La pluie fouette mon visage et malgré la dénivelé négatif je lutte pour avancer normalement. De 10h à 14h je passe un long tête à tête avec le vent, soit 61km... Je roule tête baissée, les yeux rivés sur le bitume devant ma roue. Je me contente d'une pause à l'unique café sur la route, grosso modo à mi-chemin. Je ne perds pas une miette de la chaleur de ma tasse de mochaccino pour réchauffer mes mains, j'ai eu du mal à sortir mes sous de mon porte monnaie ! En arrivant à Géraldine je prends un lit dans un backpackers et galère à remplir le formulaire tellement mes mains sont engourdies. L'homme à l'accueil est très agréable compréhensif, il a fait un voyage à vélo en Europe il y a pas mal d'années. Je profite des canapés bien confortable du lounge avec de la bonne musique pour relaxer l'après-midi.

Lake Tekapo - 92km - 07/03/18

Je pars de bonne heure ce matin pour pouvoir profiter du Lac Tekapo en y arrivant cette après-midi. Il fait bien frais, à peine 15?. La section entre Géraldine et Fairlie est vallonnée et plutôt fréquentée. En voulant la passer vite, je tarde à faire une pause et me fais mal au genou. Le rappel de la tendinite me guette et je m'arrête pour me reposer immédiatement après une bonne trentaine de kilomètres. Je m'étire et me ravitaille avant de relancer tout en souplesse jusque Fairlie.
En réduisant considérablement mon rythme je ne sens plus de douleur, ouf ! Je continue un peu après Fairlie sur une longue ligne droite en faux plat montant puis je m'arrête dans un resto bar routier pour prendre un café et manger mon casse-croute. Je discute un peu avec le gérant intrigué par mon drapeau des Crusaders. Je poursuis ma route qui passe par un petit col à 709m, sachant que j'ai pris mon café à environ 300m d'altitude. Finalement ça monte tout doucement. Un café totalement hors du temps fait alors son apparition sur la gauche avec de vieilles voitures américaines, des éléments de station service et de signalisation routière à tout va. Plus loin je me retrouve au milieu d'une immense plaine cernée par les montagnes, ce qui me donne le sentiment d'être tout petit dans un si grand espace. Sur ma route je passe à côté du meilleur spot d'observation des étoiles de la voie lactée, dommage qu'il soit 14h ! Je continue de pédaler dans ses immenses plateaux sous un soleil timide qui me réchauffe tout juste. Enfin après de longues et interminables lignes droites je suis à Lake Tekapo. Je suis subjugué par la couleur de l'eau et la beauté de l'endroit. Un immense lac, cerné par des montagnes où la nature semble immaculée. Après avoir installé ma tente et fait connaissance de mon voisin et homologue cycliste Grégory je m'en vais contempler ce lac jusqu'au soleil couchant.

Alps to the ocean bike trail and Lake Pukaki - 82km - 08/03/18

Comme on a plutôt sympatisé avec Grégory (qui est un jeune ingénieur en vacances, il fait un tour de l'île Sud de NZ en 5 semaines) on a décidé de rouler ensemble quelques jours tant que nos rythmes et nos plans concordent. On quitte tranquillement le camping plein de canards en libre circulation, pas en libre service malheureusement ! Le parcours vélo Alps to the Ocean passe par là et nous le choisissons comme itinéraire jusqu'au Lac Pukaki. Les deux grands lacs Pukaki et Tekapo sont semi-artificiels via les barrages hydroélectriques. Leur eau bleue cyan vient des glaciers et rivières de montagne. Le parcours vélo longe un canal entre les deux lacs. Il surplombe une rivière et un plateau magnifique avec une luminosité grandiose. Sans vent, avec du soleil et un bon compagnon de voyage la journée démarre parfaitement. Au bout de quelques kilomètres je passe les 3000km au compteur... Petite émotion floue dans ma tête, je suis heureux.

On avance relax sur ce sentier tantôt caillouteux, tantôt goudronné. Après 30km on arrive sur le majestueux lac Pukaki, bien plus grand que le lac Tekapo et entouré lui aussi de magnifiques chaînes de montagnes. On s'arrête souvent pour de photos sous différents angles. Une fois au pied du lac Pukaki on a déjà les jambes bien fatiguées mais il est trop tôt pour s'arrêter et nous n'avons pas beaucoup pédaler. Vu la météo du jour nous tenons à poursuivre la route pour voir le Mount Cook se dévoiler petit à petit en prenant la route longeant le lac de 30km. Ceux sont probablement les 30kms les plus beaux de mon voyage. Sous mes yeux se mêlent alternativement et parfois ensemble Mount Cook, Lake Pukaki, les forêt de sapins et les montagnes aux roches lunaires parfois enneigées. Nous nous arrêtons au camping juste au bout du lac, soit 24km avant Mount Cook Village que nous irons découvrir demain sans les sacoches. Bien fatigués par cette belle journée nous observons le majestueux Mount Cook se dérober sous un coucher de soleil unique. A la différence d'hier, ce camping est plein de lapins... ça nous donne des idées mais finalement nous les laissons en paix.

Aoraki / Mount Cook Village - 49km - 09/03/18

Tellement fatigué des jours précédents, je me réveille "seulement" à 8h30 alors que je suis dans le confort minimaliste de ma minuscule tente. Comme c'est journée repos je prends mon temps. Petit déjeuner en lisant Conquérant de l'impossible de Mike Horn puis je migre sur les canapés du lounge regarder les news, écouter de la musique et lire. On fait la connaissance de Marius, un cycliste allemand qui prends la route que nous prendrons demain. On se reverra sans doute.
Je repense beaucoup à ce que je viens d'accomplir. Hier j'ai atteint mon objectif de parcourir 3000km en NZ et celui d'atteindre Mount Cook. J'ai pu prendre la photo que j'avais en fond d'écran d'ordinateur depuis un an. J'ai rêvé de parcourir cette route longeant Lake Pukaki avec Mount Cook au fond et voilà un rêve réalisé depuis hier. Autant dire que le sentiment de satisfaction et d'accomplissement est grand ! Maintenant je vais continuer mon périple car il me reste un mois de séjour en NZ et il me reste tellement de chose à découvrir de ce pays. Mais je dois dire que la suite des événements m'importe peu si ce n'est que je dois finir ma traversée du pays en atteignant Queenstown - à priori dans 3 jours. Après j'ai plein d'idées pour bien profiter du dernier mois ici, pas d'inquiétude !
Pour ce qui est d'aujourd'hui nous décidons avec Grégory après un bon sandwich d'aller voir Mount Cook de plus près malgré l'épaisse couverture nuageuse. On part les vélos légers avec un petit vent dans le dos pour 24km. L'endroit reste beau même sous ciel gris. Une fois au village, on reste un peu perplexe. Ça ressemble plus à un camp de base permanent pour des expéditions en montagne. On y trouve surtout des auberges, motels et chalets. On s'arrête dans un des rares cafés pour un chocolat chaud puis on achète quelques vivres à la boutique d'un hôtel luxueux, le seul endroit possible pour acheter à manger ici. Le retour au camping face au vent est un peu pénible mais on tient une moyenne honorable en se relayant à fendre le vent. Le vent nous ayant bien refroidi, une douche bien chaude est bien méritée. Après quoi nous préparons un bon dîner avec les vivres que nous avons sous la main  tout en récupérant de notre sortie avec une bonne bière. On fait la rencontre d'un couple très sympathique de Pau fraîchement retraités s'offrant un long séjour en NZ.

Omarama - 74km - 10/03/18

Encore une nuit paisible dans le camping de Glentanner, fief de nombreux lapins sauvages ! Je rencontre un autre jeune ingénieur français, Samy, en prenant mon petit déjeuner. On discute pas mal et on tarde à décoller avec Grégory. L'étape du jour est raisonnable et la météo s'annonce clémente. A peine partis, le couple de Pau nous double en voiture et nous encourage. Ils s'arrêtent 2 fois pour nous prendre en photo en même temps que les magnifiques paysages dans notre dos. Beaucoup de gens nous saluent aujourd'hui ! On a même le droit à un rappel à l'ordre par un policier car nous roulions côte à côte ce qui est particulièrement dangereux vu le nombre de touristes roulant en NZ... On repart de plus belle. Malgré le soleil il fait frais ce qui ne nous empêche pas de bien rouler. Par chance le vent n'est pas contre nous. On profite de nos derniers instants à contempler ce lieu qui est vraiment unique et propre à la Nouvelle Zélande. Il fait d'ailleurs parti du patrimoine mondial de l'UNESCO. Après 34km de vélo on arrive enfin au pied du lac Pukaki pour continuer notre route vers Queenstown et Wanaka. On pique-nique puis on entame un après midi au rythme effréné. La route est longue et droite. Sans exagération, une ligne droite en faux plat montant a duré 10km... Terrible pour le moral, à devenir fou ! Mais à 2 on se relaye à fendre le vent et on tient un bon rythme. C'est une chance d'avoir un rythme équivalent avec Grégory. On traverse de larges plaines entre les montagnes. On dirait un mix des USA et de l'Australie bien que je n'ai été à aucune des deux destinations. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à de si grands espaces en Nouvelle-Zélande. On arrive assez vite à la bourgade de Omarama pour planter nos tentes et se ravitailler en vivre au supermarché du bled. 
Après un glace bien méritée on se prélasse dans ce camping très tranquille avant de se préparer d'excellentes pâtes à la bolognaise accompagnées de bonnes bières locales. Coup de chance personne ne vient dans le lounge et la cuisine juxtaposée. Tout le monde utilise l'autre cuisine, on se retrouve comme à la maison. On en profite en restant regarder "retour vers le futur" qui passe se soir à la télé !

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